En 2008, le Brüggli-S a été rebaptisé Kernen-S en l'honneur de Bruno Kernen. Ce tronçon de piste est en effet un fil rouge dans la biographie de l'athlète de 52 ans. Bien que le Bernois ait fait une chute spectaculaire dans ce virage en 1997, il est devenu, de manière sensationnelle, champion du monde de descente trois semaines plus tard à Sestriere.
En 2003, Kernen a abordé cette portion de la course avec une telle maîtrise qu’il est devenu le dernier Bernois de l'Oberland à remporter cette descente de 4,5 kilomètres. Cependant, l'édition 2006 s’est terminée dans la douleur pour le désormais retraité qui a une nouvelle fois chuté dans le Brüggli-S.
Le pour et le contre de l’élargissement
Que pense ce dessinateur en bâtiment de formation du fait que les coureurs disposent aujourd’hui de plus d’espace dans «son S» qu’à son époque? «Je suis partagé à ce sujet», admet Kernen. «D’un côté, j’aurais souhaité que ce passage reste inchangé pour toujours, car tout le monde pouvait juger qui avait réussi ce passage clé et qui ne l’avait pas aussi bien négocié. D’un autre côté, il n’y a rien de plus important à mes yeux que la sécurité des coureurs. Et la santé des athlètes est certainement mieux protégée grâce à cet élargissement.»
Après la fin de sa carrière, Kernen a montré des signes importants d’usure physique. Il y a cinq ans, ce père d’un fils, aujourd’hui âgé de 18 ans, s’est fait poser une prothèse à un genou. «Depuis, je peux à nouveau faire de très longues randonnées.»
Kernen face à la domination autrichienne
En tant que Managing Director du fabricant de fart Toko, le médaillé de bronze olympique de 2006 reste étroitement lié au monde du ski. De nombreux athlètes de haut niveau ne jurent que par les produits de Kernen pour la préparation de leurs skis. C’est pourquoi il sera également présent à Wengen ce week-end.
À l’endroit où il a connu tant de joies et de peines. «De 1998 à ma victoire en 2003, nous, les Suisses, avons souffert face aux Autrichiens, qui dominaient complètement le ski à cette époque. Les fans suisses étaient par conséquent mécontents.» Kernen partage une anecdote marquante: «Après une descente du Lauberhorn, j’ai entendu un père dire à son fils: 'Regarde, c’est Kernen, la pipe!' Ma satisfaction a été d’autant plus grande lorsque, quelques années plus tard, j’ai enfin pu remporter cette course».