Beat Feuz (2012, 18 et 20) est le seul, avec l'Autrichien Franz Klammer (1975, 76 et 77), à avoir remporté trois fois la descente de Coupe du monde du Lauberhorn. Deux ans après la fin de sa glorieuse carrière de coureur, l'Emmentalois de bientôt 38 ans prévoit une action particulièrement spectaculaire pour la télévision suisse sur sa piste préférée.
L'année dernière déjà, le «Kugelblitz» avait livré avec Marc «Bört» Berthod (41 ans) un travelling à couper le souffle. Cette semaine, Beat Feuz et Marc Berthod ont l'intention d'en rajouter une couche: avec le pape du ski allemand Felix Neureuther (expert ARD), ils veulent réaliser en trio le travelling de la plus longue descente du monde samedi.
Le roi du slalom Felix Neureuther sera-t-il à la hauteur de cette descente?
Comment cela va-t-il fonctionner exactement? «Nous allons nous réunir mercredi pour créer un plan. La grande question sera de savoir si l'Allemand pourra suivre notre rythme...», se marre le champion olympique de descente. En effet, contrairement à Beat Feuz et Marc Berthod, Felix Neureuther, qui a fêté 13 victoires en Coupe du monde en géant et en slalom, ne dispose que de peu d'expérience dans le domaine de la vitesse. «J'ai donc beaucoup de respect pour cette discipline», avoue le Bavarois de 40 ans.
Il y a une vingtaine d'années, le roi du slalom de Garmisch-Partenkirchen a pourtant connu une courte période durant laquelle il a réellement cru pouvoir percer dans les disciplines rapides. «A l'époque, je pouvais vraiment bien rivaliser avec Aksel Lund Svindal lors des entraînements de super-G à Panorama, au Canada. Quelques semaines plus tard, le Norvégien était en tête du super-G de Lake Louise, avant que je ne prenne le départ avec le dossard 46. Ma confiance en moi était si grande à ce moment-là que j'ai sérieusement cru pouvoir faire trembler le grand Svindal une fois de plus».
Felix Neureuther a pu conserver cette assurance jusqu'à la ligne d'arrivée. «Quand j'ai terminé, j'étais convaincu d'avoir réussi une très bonne course et j'ai regardé le moniteur de temps avec beaucoup d'espoir». Mais à ce moment-là, le technicien a été confronté à la dure réalité de la vitesse: «Sur ce moniteur, derrière mon nom, ce n'est pas le 1, 2 ou 3 que j'attendais qui s'est allumé, mais le 41. En d'autres termes, j'ai terminé sixième avant la fin de ce super-G, avec un retard de 3,71 secondes! A partir de ce moment-là, j'ai compris que je devais mieux me concentrer sur le géant et le slalom».
Une descente à trois caméras, ça s'est déjà vu
En 2009, Felix Neureuther a certes chaussé une nouvelle fois les grandes lattes à Pitztal et est devenu champion d'Allemagne de descente. Mais aucun descendeur de classe mondiale n'était au départ de cette course et la piste ressemblait à un «parcours de Mickey» par rapport au Lauberhorn.
Une descente à trois caméras avait déjà eu lieu à la fin des années 90. A l'époque, Bernhard Russi, Dani Mahrer et Gusti Öhrli avaient maîtrisé ensemble cette descente sauvage. Mais grâce aux conditions techniques très différentes d'aujourd'hui, Felix Neureuther, Beat Feuz et Marc Berthod devraient créer encore plus de spectacle dans le salon des spectateurs.