Où va Michelle Gisin? Pendant sept ans, elle a pratiqué toutes les disciplines, sans aucune pause. «J'ai foncé en permanence, à l'entraînement comme en course. Ce n'est que maintenant que je réalise à quel point c'était fou», explique la skieuse de 31 ans.
Michelle Gisin sent que ses batteries se vident de plus en plus. Pas physiquement, mais mentalement. Elle commence donc à se concentrer sur l'essentiel. En d'autres termes, elle fait l'impasse sur plusieurs courses, elle qui a déjà renoncé aux épreuves techniques de Semmering (Autriche). Elle sera de nouveau présente au slalom nocturne de Flachau (Autriche) mardi. Mais combien de slaloms disputera-t-elle encore par la suite?
Le fait est qu'en slalom, Michelle Gisin n'est pas à la hauteur cet hiver. Son meilleur classement en quatre courses: 19e place. Le train des championnats du monde dans cette discipline est probablement parti - d'autant plus que quatre de ses coéquipières (Camille Rast, Wendy Holdener, Mélanie Meillard et Eliane Christen) ont déjà rempli les minimas des championnats du monde (un top 7 ou deux top 15). «Cela ne m'est pas égal, mais ça va. Je suis contente pour tout le monde - c'est merveilleux de voir comment les jeunes skieuses poussent vers l'avant».
Finalement, c'est simple, selon la skieuse d'Engelberg: «Aux championnats du monde, ceux qui sont prêts doivent skier - et je ne suis définitivement pas prête en slalom». Dans la liste de départ des disciplines de la Coupe du monde, qui est déterminante pour l'attribution des dossards, Michelle Gisin est descendue à la 11e place. Ce n'est pas encore tragique, mais la tendance est claire - elle recule plutôt qu'elle n'avance.
Des larmes en Amérique du Nord
Michelle Gisin se transforme de skieuse polyvalente en skieuse de vitesse - bien plus rapidement que prévu. Avant la saison, elle y croyait encore, pensant pouvoir tout assumer. Mais lors de son voyage en Amérique du Nord en novembre et décembre, beaucoup de choses ont changé.
Après l'annulation des deux slaloms géants de Mont Tremblant (Canada), Michelle Gisin est tombée dans un trou psychique. «J'ai pleuré comme un bébé pendant trois jours», raconte-t-elle dans son podcast «Heb de Schlitte». Elle explique à Blick: «J'ai ouvert pour la première fois la boîte de Pandore, toutes les émotions devaient sortir».
Michelle Gisin a laissé entrevoir son potentiel
Il y a un an, elle a réalisé l'une de ses performances les plus impressionnantes en slalom lors de la course nocturne de Flachau. Après avoir terminé sixième de la première manche, elle a perdu la maîtrise de son bâton lors de la deuxième manche, skiant pendant plusieurs secondes avec l'objet pendu à son bras et ne rétablissant la situation que tardivement. Elle a cependant semblé en être presque plus stimulée, remontant même à la 4e place. Les chances qu'elle réitère cet exploit sont toutefois très minces.
En revanche, l'Obwaldienne a laissé entrevoir cet hiver ce dont elle est capable dans les disciplines rapides. Elle s'est classée huitième (descente) et neuvième (super-G) à Beaver Creek. Avec un peu de chance, elle aurait même pu monter sur le podium lors du super-g de Sankt-Anton (Autriche). Lors du week-end de vitesse à Cortina, elle aura l'occasion de rattraper ce qu'elle a manqué.