Après 56 secondes d’échange, Lara Gut-Behrami (33 ans) prend déjà la fuite. «C’est bon maintenant», lâche-t-elle au journaliste de Blick avant même que celui-ci n’ait le temps de la remercier. Dans sa robe noire, la reine du ski tourne les talons et se précipite vers sa mère, Gabriella.
Les deux femmes sont apparues ensemble à Madrid, à l’occasion des Laureus World Sports Awards. Nominée dans la catégorie «Comeback de l’année», la Tessinoise y avait été invitée pour sa remarquable saison passée, ponctuée d’un sixième globe de super-G – un record. Peu avant 19h, elle foulait le tapis rouge au bras de sa maman. Un peu plus tard, elle accordait une interview pour le moins expéditive.
Huit questions, moins d’une minute
Pas de trophée pour la Suissesse. Mais huit réponses laconiques, en moins d’une minute. À commencer par sa réaction à sa nomination: «J’étais contente.» A-t-elle pu se reposer après la fin de saison? «Non, pas vraiment. J’ai testé des skis.» Part-elle maintenant en vacances? «Non, je continue à skier.»
Elle ne se plaint pas pour autant: «Ça fait partie du job. Et j’aime ça.» Mais lorsqu’on l’interroge sur son élégante tenue de soirée, Lara Gut-Behrami esquive: «On ne parle pas de ça.» Même stratégie face à la question sur son sponsor de casque.
Une saison sans sponsor sur la casque
L’automne dernier, après douze ans de collaboration, Lara Gut-Behrami et Ragusa ont mis fin à leur partenariat. Depuis, elle skie sans sponsor principal sur le casque, un choix qui lui a fait perdre beaucoup d’argent. Cherchera-t-elle activement un remplaçant cet été? Mystère.
Avant de tourner définitivement les talons, la championne confie encore deux choses: a-t-elle eu le temps d’analyser sa saison? «Non.» Attend-elle avec impatience de croiser un(e) autre athlète ce soir? «Non.»
Et le trophée du comeback de l’année? Ce n’est pas pour elle non plus. Cette fois, c'est le jury qui dit «non» en l'attribuant à la gymnaste artistique brésilienne Rebeca Andrade.