Une skieuse renonce à une course parce qu'elle est mentalement fatiguée. Ce n'est pas inhabituel. Mais dans le cas de Michelle Gisin, si! «Je vais faire une pause», confirme-t-elle. Ces dernières années, la skieuse d'Engelberg était une véritable marathonienne – elle ne renonçait aux courses que lorsqu'elle était blessée. Mais aujourd'hui, la double championne olympique de combiné change radicalement sa planification. Sa nouvelle devise: «Moins, c'est plus.»
Entre Noël et Nouvel An, Michelle Gisin fait l'impasse sur les deux courses techniques à Semmering (Autriche). C'est donc précisément sur cette montagne, où elle a remporté en 2020 son unique course de Coupe du monde en slalom, qu'elle sera absente. «J'ai toujours aimé y aller et j'espère que quelques-unes des jeunes athlètes pourront également y vivre de belles expériences», explique-t-elle.
Avec l'Allemande Emma Aicher, Michelle Gisin est la dernière skieuse de la Coupe du monde à disputer les quatre disciplines. Il en sera toujours ainsi – mais plus tout le temps. L'Obwaldienne se transforme de plus en plus en skieuse de vitesse pure.
Seulement voilà, elle ne peut pas se permettre de manquer des compétitions. Du moins, pas si elle reste fidèle à son projet de se hisser en tête du classement général de la Coupe du monde. «C'est mon rêve», disait-elle encore en automne. Dès maintenant, elle change de stratégie.
«Physiquement et techniquement, je suis bien. Mais quand je suis au départ et que je ne ressens plus en permanence l'enthousiasme et la fascination d'autrefois, cela devient difficile.»
«Une décision raisonnable»
Ce qui a été décisif, c'est de s'éloigner de l'idée du «tout ou rien», souligne-t-elle. «J'ai remarqué que mes priorités personnelles se déplaçaient.»
Le directeur du ski alpin Hans Flatscher comprend ses motivations. «Il arrive un moment où il faut fixer des priorités. C'est une décision raisonnable. Elle ne se débrouille pas très bien en slalom et en géant, mais mieux en super-G et en descente. Michelle est très intelligente et sait exactement ce qu'elle fait.»
Michelle Gisin n'est toutefois pas encore prête à mettre complètement de côté les disciplines techniques. «Je vais bien me préparer pour les courses de Kranjska Gora», prévient-elle. En Slovénie, un géant et un slalom auront lieu les 4 et 5 janvier.