L'hiver dernier, Mathilde Gremaud (24 ans) a vécu une saison d'apparence parfaite. La Gruérienne a été la première femme à remporter trois globes de cristal en freeski. Ce que peu de gens savaient, c'est qu'elle a surtout dû faire face à un coup du sort peu avant le début de la saison. «Ma tante est décédée, révèle-t-elle aujourd'hui. Nous avions une relation très proche. C'est pourquoi cela m'a fait d'autant plus mal».
Mathilde Gremaud a envisagé de faire l'impasse sur les premières compétitions. Finalement, la championne olympique a décidé de ne pas le faire. «Si j'étais restée à la maison, je n'aurais rien pu changer non plus». Son nouvel environnement et le sport l'ont aidée à surmonter sa déception, du moins dans un premier temps.
Une phase difficile après la saison
Pendant l'hiver, elle a volé de succès en succès. Sur un total de neuf coupes du monde, la Romande en a remporté six. Trois fois, elle a terminé deuxième. «J'ai dû mettre la tristesse de côté», précise-t-elle. Le fait qu'elle y soit parvenue rend la Fribourgeoise fière. «Cela me montre que je peux être performante même lorsque quelque chose me pèse sur le moral.» Une prise de conscience importante pour l'avenir.
Parce qu'elle a réprimé ses émotions pendant la saison, celles-ci sont remontées d'autant plus fort par la suite. Sans le sport, il lui restait soudain beaucoup de temps pour réfléchir. Le soir, Mathilde Gremaud restait éveillée, se posant la question du pourquoi. «Les grands-parents finissent par partir. On peut s'y préparer. C'est pareil lorsque quelqu'un tombe malade. Mais dans son cas, c'était totalement inattendu.»
Sans objectifs, rien ne va chez elle
Dans cette période difficile, elle a trouvé du soutien auprès de sa famille et de son amie, Valentina Höll (22 ans). La vététiste autrichienne est la meilleure coureuse de descente au monde. Mathilde Gremaud aussi aime être sur son vélo. En raison de l'amour et des meilleures conditions d'entraînement, elle pense concrètement à s'installer en Autriche. «Ce serait très cool de vivre à Innsbruck», a-t-elle récemment déclaré à «CH Media».
Actuellement, il lui faut au moins une heure pour rejoindre un parc de freestyle depuis la maison de ses parents à La Roche, en Gruyère. «À Innsbruck, je pourrais aller m'entraîner assez rapidement, même brièvement». Avant de pouvoir penser à de telles choses, elle a eu besoin de faire une pause après la fin de la saison. Ses batteries étaient vides, tous ses objectifs atteints. «J'ai dû en définir de nouveaux, même en dehors du sport, sinon je ne fonctionne pas aussi bien».
Elle a par exemple entrepris de construire une moto Yamaha en Lego. Elle a également acheté plusieurs livres de sudoku et a résolu un Rubik's cube en 40 secondes. «Ces choses me mettent au défi. C'est ce qui me plaît», sourit-elle.
Moment fort en mars
Vendredi, elle débutera la nouvelle saison lors du Big Air de Coire. Même un an plus tard, sa tante revient sans cesse dans ses pensées. «Aujourd'hui encore, il est très difficile pour moi d'accepter sa mort. Mais c'est la vie», avoue-t-elle, pensivement. Maintenant, Mathilde Gremaud veut se concentrer à nouveau entièrement sur le sport.
À Coire, elle se présente au départ en tant que tenante du titre. Mais la dominatrice du freestyle tempère les attentes. «Je ne suis pas encore au top de ma forme». Lors du camp d'entraînement à Saas-Fee, la météo n'a pas été de la partie. Seuls quelques jours ont pu être consacrés à l'entraînement comme prévu. Ce qui ne déstabilise pas davantage Mathilde Gremaud. Son grand objectif est le championnat du monde en mars en Engadine: «Je veux surtout avoir encore assez d'énergie pour offrir un grand spectacle au public à ce moment», prévient-elle.