En franchissant la ligne l’arrivée, Lara Gut-Behrami jette un coup d’œil sur le tableau d’affichage de Lake Louise. Quelque chose ne va pas. La Tessinoise a perdu 2,74 secondes sur la gagnante du jour, l’Italienne Sofia Goggia. Un retard abyssal à ce niveau.
Impossible de voir le visage de la Suissesse. Elle est la seule à avoir couvert sa bouche pour protéger ses voies respiratoires. Elle souffre de la grippe depuis des semaines. Ou est-ce un rhume? Autre chose encore? La star n’en parle pas et Swiss-Ski s’est contenté de dire qu’un contrôle pulmonaire chez un spécialiste n’avait rien révélé d’anormal.
Ce qui est certain, c’est que Lara Gut-Behrami est malade, qu’elle s’est retrouvée à plusieurs reprises en état de faiblesse, parfois même en détresse respiratoire après n’avoir monté que quelques marches.
À la fin de son unique entraînement au Canada, la double championne du monde en titre a déclaré qu’elle n’avait plus de force dans les muscles dès la première porte. «Je veux apporter des réponses sur la piste», avait-elle pourtant martelé au micro de la SRF en vue de la course de vendredi.
Suter, meilleure Suissesse, cinquième
Finalement, la Tessinoise a dû se contenter de la 17e place – un classement indigne de son rang. Sur la neige canadienne, la meilleure Suissesse a été Corinne Suter, qui termine cinquième sur une piste qui s’est fortement dégradée. Un résultat tout à fait correct par la Schwytzoise qui a été contrainte de faire une pause de plusieurs semaines dans sa préparation à cause d’une blessure aux tibias. «Il m’a manqué de la vitesse pure de haut en bas, je n’ai jamais vraiment réussi à trouver mon rythme», a regretté la championne du monde de la discipline.
Mais revenons-en à Lara Gut-Behrami. Dès le départ, elle n’était pas dans le coup, son bâton droit s’est coincé dans le tapis de caoutchouc. Par la suite, la Suissesse a commis plusieurs erreurs à laquelle elle n’est pas habituée.
A l’arrivée, elle a déclaré: «Les conditions étaient changeantes tout au long du parcours. Il fallait réussir à lire cela et je n’y suis pas parvenue. Ma prestation n’a pas grand-chose à voir avec mon état de santé.»
Gut-Behrami n’est pas encore l’ancienne
Mais est-ce que c’est vraiment vrai? Difficile d’y croire. Ce qui doit plutôt agacer Lara Gut-Behrami, c’est qu’on lui parle toujours de sa santé. Selon elle, c’est une affaire privée: peu importe que cela ait une influence sur ses performances sportives ou non. L’incertitude demeure pourtant. Pour l’instant, Lara Gut-Behrami n’a pas les armes pour jouer la victoire.