Elle danse, transpire et sourit: Camille Rast est heureuse. «Pour la première fois, j'ai eu une préparation de saison parfaite. Pas de blessure, pas de maladie, pas de rééducation. Cela fait une énorme différence», dit la jeune femme de 25 ans. Elle ajoute: «C'est comme ça que l'on prend du plaisir».
Nous rencontrons Camille Rast quelques semaines avant le début de la saison de la Coupe du monde. Où? A Auvernier, au bord du lac de Neuchâtel. C'est ici que la Valaisanne s'entraîne en été sous la direction de Florian Lorimier, son entraîneur de condition physique. Comme il fait un peu frais dehors, Camille Rast transpire à l'intérieur. Sauts, sprints, flexions des genoux - l'ancien collaborateur du géant du ski Didier Cuche donne des instructions, corrige, félicite et réprimande de temps en temps. «Florian me connaît par cœur. Il sait exactement ce dont j'ai besoin et comment je fonctionne», explique l'as de la technique.
Camille Rast soulève 170 kilos sur l'haltère. «185 seraient aussi possibles», dit Florian Lorimier. Il le sait: la quantité n'est pas synonyme de qualité. «Le plus important, ce sont les jambes. Là, il faut un équilibre entre la production de force et l'explosivité».
Ce qui n'est pas évident pour Camille Rast, qui a toujours dû passer par la case départ depuis le début de sa carrière. Elle a contracté la mononucléose infectieuse, a souffert de dépressions, son dos l'a inquiétée, elle a souvent été malade et s'est déchiré les ligaments croisés et internes!
Aujourd'hui, elle dit: «J'ai pris mon premier départ en Coupe du monde il y a sept ans. Mais les gens oublient que j'en ai pratiquement perdu trois. Si on les retirait, je n'aurais pas 25 ans, mais 22. Maintenant, pour la première fois, je suis vraiment en bonne santé».
Deux fois quatrième - quand finira-t-elle sur le podium?
Malgré les nombreux revers, la skieuse de Vétroz (Valais) a connu une ascension fulgurante ces derniers temps. Au cours de l'hiver dernier, elle s'est classée sept fois dans le top 10 de la Coupe du monde. Elle a terminé deux fois en quatrième position - il lui a manqué une fois 30 centièmes, une autre fois seulement 9 centièmes pour décrocher cette première place de podium tant attendue. «Je veux simplement skier de mieux en mieux et m'amuser. Si c'est le cas, le podium sera au rendez-vous».
Le premier rendez-vous de l'hiver pour Camille Rast aura lieu samedi à Sölden (Autriche). C'est ici qu'elle a fait ses débuts dans le monde du ski à l'âge de 17 ans. «J'ai l'impression que cela remonte à une éternité». En effet, le glacier de Rettenbach ne lui a pas porté chance jusqu'à présent: Camille Rast a fait trois fois zéro, et l'hiver dernier, elle est passée de la 21e à la 29e place après la première manche.
«La pente est difficile et l'alternance entre ombre et lumière est compliquée. Mais je travaille pour avancer», dit-elle en souriant.
Elle pourrait aussi aller à l'université
Toujours est-il que Camille Rast, en passant de Salomon à Head, s'est débarrassée de sa réputation de n'être au mieux de sa forme qu'en fin de saison. «Certains pensaient que ça marcherait tout de suite avec Head. Mais ce n'était pas si simple, car le matériel avait évolué. Maintenant, je suis contente de skier avec Head pour le deuxième hiver consécutif - cette continuité aide».
Durant ces années difficiles, la retraite a également été un sujet de discussion. «Oui, j'y ai pensé, mais j'ai toujours continué». Camille Rast estime qu'en tant que sportive de haut niveau, il faut aussi avoir un plan B. «C'est pour cela que j'ai passé une maturité en économie et en droit. Si j'arrête un jour, cela me permettra d'aller directement à l'université», explique cette passionnée de lecture.
L'idée de raccrocher les skis n'a actuellement jamais été aussi éloignée - heureusement. «Je me donne maintenant une chance dans le sport de haut niveau et je donne tout ce que j'ai».