Les skieurs suisses en colère
Odermatt: «C'est injuste et tout simplement ridicule!»

À 24 heures de la descente olympique, la délégation suisse est dans tous ses états. Outre le vent qui joue les trouble-fêtes, Odermatt & Cie ont pesté contre une décision du jury favorable aux favoris Mayer et Kilde qui a été déterminante.
Publié: 05.02.2022 à 07:48 heures
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Dernière mise à jour: 05.02.2022 à 10:41 heures
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Marco Odermatt ne comprend pas certaines décisions prises par le jury olympique.
Photo: keystone-sda.ch
Marcel W. Perren

Station de ski de Yanqing, 11h15 heure locale: le chaos le plus total règne dans l'aire de départ de la descente. Les coureurs ne peuvent s'empêcher de montrer leur colère. Le porte-parole des athlètes, Johan Clarey, tente désespérément de se faire entendre par radio auprès du jury dirigé par Markus Waldner, le directeur de course de la FIS.

Mais quel est le problème? A 11 heures, le troisième entraînement en vue de la descente de dimanche est lancé. Le double champion olympique Matthias Mayer ouvre le bal. L'Autrichien s'écarte complètement de la ligne idéale après le premier saut et parcourt le reste du parcours en position presque verticale. Après Mayer, l'Italien Christof Innerhofer fait une course «normale» avant que le Norvégien Alexander Aamodt Kilde ne mette les gaz du début à la fin et prenne donc nettement la tête.

Interruption immédiate

C'est à ce moment que le jury a immédiatement interrompu cette troisième descente de préparation. Le vent contraire lors du premier saut était trop fort selon les organisateurs. Ce qui a causé l'agacement? Le fait que l'on ne tente pas de reprendre l'entraînement plus tard.

Marco Odermatt ne s'en est pas caché: «Cela fait des jours que l'on nous dit que le vent va se calmer dans cette région vers 12 heures. Et maintenant, on interrompt à 11h15? Deux des favoris ont eu droit à une troisième descente d'entraînement. C'est tout simplement injuste!»

Le leader de la Coupe du monde critique en outre la communication lamentable de la direction de course: «J'étais tout près de notre porte-parole Johan Clarey. Celui-ci a proposé au jury que nous fassions une course d'entraînement avec une veste et un pantalon de ski épais, afin que la vitesse soit inférieure d'environ 20 km/h. Mais après deux ou trois phrases, aucune réponse n'est venue du jury. C'est tout de même très inquiétant la manière dont on nous traite ici, nous les athlètes».

Bernhard Russi donne de l'espoir

Mais il ne s'est pas arrêté en si bon chemin: «Ces derniers jours, il n'y avait pas moins de vent ici qu'aujourd'hui, les entraînements ont quand même eu lieu. Si, avant la compétition théoriquement la plus importante de ces quatre dernières années, de telles décisions sont prises sans justification suffisante et sans que les athlètes soient correctement consultés, c'est tout simplement ridicule!»

Selon Bernhard Russi, celui qui a mis sur pied ce tracé, l'espoir d'une descente olympique correcte subsiste: «Il est possible que nous devions reculer l'heure de départ de la compétition de demain d'une ou deux heures. Mais selon nos météorologues, nous aurons alors une fenêtre météo dans laquelle une course équitable devrait être possible».

La décision unilatérale prise par le directeur de course de la FIS, Markus Waldner, est également liée aux prévisions météorologiques. «Elles étaient si mauvaises qu'il n'y avait aucune chance de terminer l'entraînement dans des conditions régulières, explique-t-il. C'est pourquoi nous avons pris la décision d'annuler et de permettre aux coureurs de rentrer plus tôt dans leurs quartiers la veille de la course».

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