Rarement un fonctionnaire du sport aura perdu autant de crédit en l’espace de onze mois que Johan Eliasch. Après son élection en juin dernier, le milliardaire qui a grandi en Suède a été salué comme un réformateur glorieux. Mais aujourd’hui, les représentants des principales nations alpines considèrent son calendrier de la Coupe du monde comme un échec.
C’est surtout le projet d’un nouveau combiné qui provoque des hochements de tête négatifs. À l’avenir, ce n’est plus la descente qui sera combinée avec le slalom, mais la descente avec le super-G et le géant avec le slalom. Seize combinés devraient être organisés lors de la prochaine saison de Coupe du monde.
Le chef de Swiss-Ski s’exprime
«Je suis contre pour trois raisons, explique le directeur alpin de Swiss-Ski, Walter Reusser. Pour moi, cette nouvelle forme de combiné n’est pas adaptée à la Coupe du monde, car aucun règlement efficace n’a été élaboré à ce jour pour ce format. De plus, je m’interroge sur la valeur sportive et l’attractivité de cette nouveauté, car la décision ne se fait pas en une seule course, mais en additionnant les classements de deux disciplines évaluées séparément. À cela s’ajoute le fait que ce serait mauvais pour le développement des jeunes athlètes!»
Pourquoi? «Avec autant de combinés dans le calendrier, même un Marco Odermatt serait contraint, pour défendre son titre au classement général de la Coupe du monde, de disputer également le slalom à Adelboden après le slalom géant. Et cela signifierait, selon la réglementation actuelle des quotas, qu’il y aurait une place de moins pour un de nos jeunes athlètes», développe Walter Reusser.
Le comité de la Coupe du monde renvoie la balle
Le comité de la Coupe du monde, dans lequel Swiss-Ski et toutes les autres grandes nations siègent, n’a donc pas approuvé le calendrier de la Coupe du monde 2022-2023 et l’a renvoyé au Conseil de la FIS.
Les Norvégiens sont particulièrement en colère parce que la classique de Kvitfjell ne fait plus partie du calendrier. Les Américains ne sont toutefois pas mécontents. Johan Eliasch souhaite confier aux États-Unis, après les courses de novembre-décembre à Killington et Beaver Creek, des compétitions en février à Lake Tahoe et Aspen. Mais si le Conseil de la FIS approuve la semaine prochaine le veto des grandes nations du ski alpin, Johan Eliasch sera forcé de créer un tout nouveau calendrier.