La chaîne ornée d'un flocon de neige que Lara Gut-Behrami porte autour du cou brille autant que la reine du ski. En argent froid, elle semble insaisissable, un peu comme sa propriétaire. Ce bijou lui a été offert par son mari, l’ancien footballeur de la Nati Valon Behrami. Les deux sportifs s’affichent rarement ensemble en public. Même lors de ses courses de ski, Valon est généralement absent.
«Je préfère, explique-t-il à Blick. C’est son moment sous les projecteurs, il doit lui appartenir ainsi qu’à sa famille, toujours présente depuis des décennies. Je ne suis pas du genre à me mettre en avant lors des grands événements. Des gens comme ça, il y en a déjà bien assez.» Interrogée sur la déclaration de son mari, Lara Gut-Behrami répond avec assurance: «Valon et moi profitons de la tranquillité ensemble. Nous nous sommes organisés comme ça, et c’est très bien ainsi.»
Lara Gut-Behrami, 33 ans, évite autant que possible les feux de la rampe. Délibérément: «J’apprécie la tranquillité que j’ai acquise grâce à cette décision.» Le sport, qui est aussi son métier, exige beaucoup de temps et d’énergie. Elle est constamment en déplacement. Elle souhaite passer le peu de temps libre qu’il lui reste là où elle se sent bien, où elle peut se ressourcer. «Je suis très rigoureuse sur ce point. C’est comme ça que j’ai trouvé un bon équilibre entre ma vie privée et le ski.»
Seule Vreni Schneider lui résiste
Sur les réseaux sociaux comme Instagram et TikTok, on cherche en vain ce couple mythique. Là aussi, la skieuse a tracé une limite claire. Elle renonce ainsi à une importante source de revenus. Les stars du ski de la stature de Lara Gut-Behrami peuvent gagner beaucoup d’argent grâce à des coopérations et à des contrats publicitaires sur Instagram. Pensive, elle penche la tête sur le côté: «Les sportifs de la jeune génération gagnent plus d’argent en étant influenceurs qu’en pratiquant leur sport, c’est troublant.» Selon elle, de nombreux athlètes ne se rendent même pas compte de l’impact des réseaux sociaux sur leur vie et sur leurs performances sportives.
La championne de ski se montre d’autant plus ambitieuse et motivée dans son sport. Jusqu’à présent, Lara Gut-Behrami a remporté huit médailles aux Championnats du monde, dont deux en or. Aux JO d’hiver de 2022 à Pékin, elle a été couronnée championne olympique de super-G. La saison dernière, la Tessinoise a franchi un cap: lors du super-G de Zauchensee, elle a remporté sa 40e victoire en Coupe du monde – et en empochera encore cinq autres jusqu’à la fin de la saison. Alors que sa carrière n’est pas terminée, elle compte ainsi déjà parmi les skieuses suisses les plus primées et n’est plus devancée que par Vreni Schneider.
Souveraine la saison dernière
Lors de la saison 2023-2024, aucune concurrente n’est arrivée à la cheville de Lara Gut-Behrami. Elle est montée 16 fois sur le podium, dont huit fois sur la première marche. En plus du classement général de la Coupe du monde, elle a également dominé le super-G et – pour la première fois – le slalom géant. Elle a désormais deux grands et six petits globes de cristal dans sa collection. Elle n’a toutefois jamais skié uniquement pour gagner, mais tout simplement parce qu’elle adore ça. Et c’est toujours le cas.
L’aventure doit se poursuivre. Lara Gut-Behrami a passé un bon été, a repris des forces et progresse à l’entraînement. Avec son nouveau préparateur physique, Flavio Di Giorgio, elle continue à se perfectionner avant sa 17e saison en Coupe du monde. «Je veux encore progresser et gagner en précision. Il y a toujours des choses à améliorer.»
Début de saison compliqué pour la Tessinoise
Elle a connu un petit coup dur en septembre. Lors d’un entraînement au Chili, Lara Gut-Behrami prend un coup sur le genou. Bien que l’athlète tienne vite des propos rassurants, elle va vivre des semaines intenses. Lors de l’ouverture de la saison à Sölden, en Autriche, elle décide au dernier moment de ne pas s’aligner au départ. Par précaution. Renoncer a été un choix difficile, explique-t-elle.
Mais elle sait que la saison est longue et que, en prenant cette décision, elle se donne la possibilité d’être au top durant toute la saison. «J’ai tout de suite remarqué que ce n’était pas si simple d’annoncer que je ne courrais pas parce que je n’étais pas encore à 100% de ma forme.» Et d’ajouter: «La saison dernière m’a demandé beaucoup d’énergie. Je dois faire preuve d’intelligence dans les mois à venir. Je ne veux pas qu’une blessure détermine la fin de ma carrière. Je veux décider moi-même du moment où j’arrêterai.»
«La famille est ce qu’il y a de plus important»
Car Lara Gut-Behrami entend bien terminer sa brillante carrière au sommet de son sport, lors des Jeux olympiques d’hiver de 2026 en Italie. «Je n’ai encore jamais vécu de Jeux olympiques aussi proches. Toute ma famille pourrait être présente.» Les compétitions de ski se dérouleront à Cortina d’Ampezzo – presque à domicile, à Udine. Et la piste de Tofana réussit à la Tessinoise: elle a déjà gagné six fois à Cortina et est montée dix fois sur le podium.
Normalement, seul son père, Pauli Gut, qui est aussi son entraîneur, est présent lors des courses. Ce serait un dernier voyage avec tous ses proches. Un sourire illumine le visage de Lara Gut-Behrami. Ses yeux se mettent à pétiller: «En fin de compte, la famille est ce qu’il y a de plus important. Pouvoir vivre cet événement ensemble me donnerait la motivation nécessaire pour en découdre une dernière fois. Et ce serait le plus beau point final que je puisse imaginer.»