Les épreuves de ski prévues au Cervin se sont transformées en un véritable désastre. Au lieu des images spectaculaires des descentes de la Coupe du monde avec pour toile de fond l'imposant Cervin, c'est une scène de désolation qui s'est imposée.
Le documentaire «Aiming High - A Race Against the Limits» (en français: «Viser haut - une course contre les limites») plonge le public au cœur de ce projet ambitieux, mais avorté. Ce film a été présenté en première mondiale vendredi soir au Zurich Film Festival, et Blick a pu le découvrir en avant-première.
Des images magnifiques, mais un contenu qui manque de profondeur
Le film mise sur de superbes plans de paysages montagneux et sur la participation d'intervenants prestigieux. Les deux principaux organisateurs, Franz Julen et Christian Ziörjen, ainsi que le président de Swiss-Ski, Urs Lehmann, ou encore les stars du ski Lara Gut-Behrami et Marco Odermatt y jouent des rôles centraux. D'autres personnalités s'expriment également tout au long des 90 minutes.
Cependant, malgré ces belles images et témoignages, le film manque de profondeur. Les nombreux changements de décor, de voix et de thèmes laissent peu de place à une véritable réflexion. La question de la protection du climat, le surtourisme, la fin de carrière difficile de Mauro Caviezel, ou encore la pression de la FIS évoquée par Urs Lehmann sont abordés de manière plutôt superficielle.
Lara Gut-Behrami critique, Franz Julen ému aux larmes
Les courses de vitesse prévues dès la mi-novembre ont été vivement critiquées, notamment par les athlètes. Leur opposition a d'ailleurs conduit la FIS à les retirer du calendrier. Parmi les champions du ski présents dans le documentaire, Lara Gut-Behrami est celle qui exprime le plus clairement ses doutes. «Tout le monde sait qu'en novembre, les conditions peuvent rendre la course inéquitable. Le vent peut changer en 15 minutes, et d'une skieuse à l'autre, tout peut basculer», explique la Tessinoise. Marco Odermatt, de son côté, montre surtout son impatience à l'idée de découvrir la nouvelle piste, tout en reconnaissant que le manque de préparation a été un défi.
Quant à Franz Julen et Christian Ziörjen, leur passion pour ce projet transparaît à chaque instant. Leur motivation reste intacte, malgré les annulations en 2022 causées par un manque de neige, et même lorsque, un an plus tard, un excès de neige compromet à nouveau les courses masculines. Après que la première descente du samedi a été annulée en raison du vent, l'espoir de sauver la huitième et dernière course s'est évanoui, comme le confie Ziörjen: «Plus personne n’y croyait.»
Le désir d'une issue heureuse était pourtant si fort que la moindre lueur d'espoir, aussi mince soit-elle, suffisait à rallumer les attentes — pour finalement être déçues une dernière fois. Franz Julen, ému, verse des larmes.