Combien de temps Lara Gut-Behrami va-t-elle poursuivre sa carrière au plus haut niveau? Cette question tient les fans de ski en haleine. Rien d'étonnant: la Tessinoise de 31 ans est la skieuse suisse la plus titrée encore en activité. Victoire du classement général de la Coupe du monde, médaille d'or aux championnats du monde, médaille d'or aux Jeux olympiques, Lara Gut-Behrami a tout raflé. A ce palmarès, s'ajoutent encore 35 victoires en Coupe du monde. «Dans les bons jours, j'envisage une participation à Cortina», disait-elle avant le début de la saison, faisant référence aux Jeux olympiques de 2026 où elle aurait alors presque 35 ans.
Problème: ces derniers temps, la skieuse tessinoise a connu de moins bons jours. «Je remarque que ça devient de plus en plus difficile. Je sens un peu les effets de l'âge», explique-t-elle avant les trois courses de vitesse organisée à St-Moritz (GR). Son état de forme actuel la contraint à revoir ses plans quant à une potentielle quatrième participation aux Jeux olympiques: «Je ne pense pas continuer jusqu'en 2026», lâche-t-elle.
«Ma récupération est plus lente»
Lara Gut-Behrami parle ouvertement des douleurs physiques dont elle souffre. «Je constate que ma récupération est plus lente. J'ai besoin de beaucoup plus de séances de physiothérapie qu'avant. Et j'ai du mal à conduire, j'ai toujours mal au dos - je n'avais jamais ça avant.»
Son rythme de vie n'arrange rien. Au contraire, la fatigue liée aux voyages lui pèse. Il y a trois semaines, après sa victoire en slalom géant à Killington aux Etats-Unis, l'épuisement était extrême. Après deux courses éprouvantes, elle a fait quatre heures de route, s'est couchée à 23 heures et s'est levée à 5 heures le lendemain. S'en est suivi le trajet jusqu'à l'aéroport et cinq heures dans l'avion pour rejoindre Calgary au Canada.
Mais malgré son état de fatigue, Lara Gut-Behrami ne se plaint pas. A l'hôtel Cervus de Saint-Moritz, la Tessinoise parle même plus ouvertement qu'au cours de ces dernières années. «Je me suis blessée à la hanche, c'est le point d'ancrage de tout le corps», explique-t-elle, faisant sans doute référence à sa chute lors d'un entraînement à Saas-Fee (VS) il y a 13 ans. Elle avait alors dû se faire opérer. «Ma hanche n'est peut-être plus aussi résistante qu'auparavant.»
Lara Gut-Behrami doit apprendre à se reposer
La Tessinoise estime toutefois que sa vie n'est pas plus difficile qu'à 18 ans - à l'époque, elle avait des priorités différentes et devait maîtriser d'autres éléments de sa carrière. Elle finit l'entretien en faisant son autocritique: «Quand je suis à la maison, je devrais ralentir et accepter d'être inactive de temps en temps. Mais j'en suis incapable!» Sa conclusion est donc la suivante: «Si je veux continuer à skier à haut niveau quelques saisons supplémentaires, je dois changer.»