Quelles ont été les grandes et petites histoires de cette saison de ski historique pour la Suisse? Blick vous apporte la réponse!
La réaction la plus violente - Lindsey Vonn en veut à Blick!
Bruno Kernen, Sonja Nef et Bernhard Russi: toutes et tous ont émis des critiques sur le retour de Lindsey Vonn dans Blick. Non pas par malveillance, bien au contraire. Ces légendes du ski s’inquiétaient pour elle et se souciaient de sa santé.
À 40 ans, la skieuse envisageait un retour sur les pistes avec une prothèse partielle au genou. Mais elle a vu rouge. La goutte d’eau? Un article de Blick révélant l’hôtel où elle séjournait en Engadine avant sa reprise à Saint-Moritz – un établissement où elle avait toujours logé. Résultat: des fans ont pris d’assaut les lieux, certains déposant même des cadeaux pour elle. Un «risque potentiel pour la sécurité», selon son entourage.
Malgré cela, Robert Trenkwalder, qui l’a accompagnée durant 15 ans chez Red Bull, a accepté les excuses de Blick: «Tout va bien», a-t-il assuré, avant d’accorder une interview. Et pour conclure la saison en beauté, Lindsey Vonn a fait taire les sceptiques lors du super-G de Sun Valley (États-Unis): contre toute attente, elle a décroché la deuxième place.
La grande occasion manquée
Juste avant Noël, l’Oberlandais Lars Rösti a frôlé l’exploit lors de la descente classique de Val Gardena. Parti avec le dossard 34, le skieur de 27 ans devance Marco Odermatt de 84 centièmes à l’entrée du Ciaslat. Voyant cela, la superstar commence à se faire à l’idée de finir deuxième: «Lars ne perdra jamais une telle avance dans la dernière section!»
Vraiment? Si! À la sortie du Ciaslat, le menuisier de formation commet une erreur de trajectoire fatale et rétrograde à la douzième place. «Lars a laissé filer la victoire ici», analyse le champion olympique Beat Feuz. «La plupart des skieurs ont perdu au maximum une demi-seconde à cause de la lumière changeante sur cette portion. Lars, lui, a concédé plus d’une seconde et demie à cause de cette faute.»
Trois semaines plus tard, Lars Rösti se rattrape au Lauberhorn avec une solide huitième place, son meilleur résultat en descente de Coupe du monde.
La victoire la plus extraordinaire
Ce jour-là, Marco Odermatt ne voulait même pas prendre le départ à Alta Badia. La raison? Lors de l’inspection de la «Gran Risa», le Nidwaldien constate qu’après une vingtaine de portes, la neige cède sous la piste, créant des trous dangereux. Comme de nombreux coureurs, il plaide pour l’annulation du géant. Mais le jury, sous la direction de Markus Waldner (FIS), voit les choses autrement et décide de maintenir la course.
Face à cette situation, Marco Odermatt fait parler sa classe. Sans prendre le moindre risque, il signe le troisième temps de la première manche grâce à une course parfaitement maîtrisée. Puis, dans le second acte, il sort une performance magistrale, la plus impressionnante de la saison, et s’impose avec près de neuf dixièmes d’avance sur le Français Léo Anguenot.
Un exploit historique: il devient le premier skieur en 58 ans de Coupe du monde à réussir le doublé descente de Val Gardena et géant d’Alta Badia. Et, comme l’an dernier, le Suisse conclut sa saison les bras chargés de globes de cristal: classement général, descente, super-G et slalom géant!
Les plus belles larmes - Joana Hählen sauve sa carrière
Alors que certains se battent pour des victoires et des globes, d’autres luttent simplement pour sauver leur carrière. C’est le cas de Joana Hählen. À 33 ans, la Bernoise, victime de deux ruptures des ligaments croisés, traverse un hiver cauchemardesque. Incapable de retrouver son niveau, elle manque les Mondiaux et sombre dans l’oubli.
Abandonner? Ce mot ne fait cependant pas partie de son vocabulaire. À La Thuile (Italie), elle joue sa dernière carte, arrache une 15e et une 10e place, et valide son ticket pour la finale de la Coupe du monde. «Je me suis souvent demandé si je voulais encore skier la saison prochaine. En arrivant ici, j’étais prête à tourner la page à 85%», confie-t-elle, son neveu Louis dans les bras, les larmes aux yeux.
Mais son histoire n’est pas encore terminée. Avec un sourire éclatant, elle lâche: «Et maintenant, je continue… à 85%!»
La surprise la plus douce - la mère de Federica Brignone distribue des chocolats
Federica Brignone est la grande star de l’hiver. L’Italienne rafle tout: classement général, super-G, géant… La tigresse du Val d’Aoste vit une saison de rêve. Mais ce qui frappe encore plus, c’est la simplicité et la chaleur de la famille Brignone.
À Åre (Suède), son frère et entraîneur, Davide, discute spontanément pendant 30 minutes avec Blick et glisse avec un sourire: «Fede sait aussi très bien danser et chanter.» Une anecdote qui illustre bien l’esprit de la championne.
Quelques semaines plus tôt, aux Mondiaux de Saalbach, sa mère, Maria Rosa Quario – ancienne slalomeuse de classe mondiale –, distribuait des chocolats aux employés de Blick au centre des médias. «Fede les a reçus lors de la cérémonie de victoire, mais elle ne peut pas tous les manger elle-même!» plaisante-t-elle.
Un talent immense, une famille attachante: Federica Brignone brille sur tous les terrains.
La plus grave des chutes
Lors du deuxième entraînement de la descente de Bormio, Cyprien Sarrazin confirme son statut de principal rival de Marco Odermatt. Jusqu’au dernier tiers de la piste, le Français de 30 ans enchaîne des temps intermédiaires exceptionnels, à la hauteur de son double triomphe à Kitzbühel.
Mais soudain, l’aire d’arrivée retient son souffle. Sur l’écran géant, les images sont terrifiantes: Cyprien Sarrazin, vainqueur l’an dernier sur la «Stelvio», bascule en arrière à l’avant-dernier saut et s’écrase violemment sur le dos après une chute vertigineuse. Il glisse de manière incontrôlée avant de percuter et sectionner le filet de sécurité avec ses skis.
Transporté d’urgence à l’hôpital en hélicoptère, il est diagnostiqué avec une hémorragie cérébrale. Placé dans un coma artificiel, il subit une opération délicate. L’intervention est un succès, mais une grande inconnue demeure: le «Sanglier», comme on le surnomme, pourra-t-il un jour reprendre le départ d’une course de Coupe du monde?
La course la plus impressionnante - Lara Gut-Behrami rivalise avec les hommes
Pirmin Zurbriggen l’a dit: comparer les performances des hommes et des femmes n’a pas de sens. Et pourtant, tout le monde l’a fait.
Pourquoi? Parce que le chrono de Lara Gut-Behrami (34 ans) lors du super-G de Sun Valley (États-Unis) l’aurait placée… dixième chez les hommes.
«Ce que Lara a montré était phénoménal», salue le Haut-Valaisan. Et il a raison. Sa course a été un mélange parfait d’attaque, de précision et de finesse, au point que, pour une fois, toutes les hyperboles journalistiques semblent justifiées. Une performance historique, une course qui restera gravée dans les mémoires.
Alors, reverra-t-on un tel exploit dans ce qui pourrait être son dernier hiver? Peut-être bien. Une chose est sûre: on ne pourra jamais enterrer Lara Gut-Behrami tant qu’elle n’aura pas rangé ses skis à la cave, fermé la porte à clé… et jeté cette clé.
Le plus grand choc - Malorie Blanc fonce vers la victoire avec le numéro 46
Ce n’est que sa deuxième course en Coupe du monde. Il y a à peine onze mois, elle était encore en rééducation après une rupture des ligaments croisés. Et pourtant, avec le dossard 46, Malorie Blanc (21 ans) décroche un podium retentissant lors de la descente de Sankt-Anton (Autriche).
«C’est le plus beau des cadeaux. C’est le plus beau jour de ma vie!» s’exclame la Valaisanne, rayonnante de bonheur.
Pour le journaliste de Blick, la suite est évidente: il faut en faire un grand portrait. Une mission pas si simple… sauf qu’il a déjà eu la chance de rencontrer Malorie Blanc et sa famille après son sacre aux Mondiaux juniors, chez elle, à Ayent.
Ce jour-là, la jeune skieuse s’était confiée avec simplicité: «Si je n’avais pas pu faire du ski, j’aurais étudié l’art. Et ce que je préfère à la télé, ce sont les documentaires sur la nature.»
Derrière la championne, une artiste en devenir?
La plus grande surprise
La descente de Bormio semble pliée après le dossard 18. Tous les favoris ont franchi la ligne, et certains journalistes proclament déjà Franjo von Allmen vainqueur.
Mais Alexis Monney n’a pas dit son dernier mot. Le Fribourgeois, qui n’a jamais fait mieux qu’une 8e place en Coupe du monde, s’élance sur la terrible «Stelvio», malgré des contusions aux pieds subies à l’entraînement. Et pourtant, il dompte la piste avec une apparente facilité et frappe un grand coup: 24 centièmes plus rapide que son pote von Allmen.
«Vu les conditions extrêmes, la victoire d’Alexis est pour moi la performance la plus impressionnante de l’hiver en vitesse», salue Franz Heinzer, champion du monde de descente 1991 et ancien entraîneur de Monney en Coupe d’Europe.
Le Fribourgeois ne s’arrête pas là: podiums à Kitzbühel (2e), Crans-Montana (2e en super-G, 3e en descente), et même aux Mondiaux (bronze en descente, argent en combiné).
Mais pour le titre de «révélation de l’année», impossible de rivaliser: Franjo von Allmen termine la saison double champion du monde et triple vainqueur en Coupe du monde.
La plus violente des disputes
Après le géant de Val d’Isère, le tirage au sort des dossards pour le slalom vire à l’altercation entre Daniel Yule et Henrik Kristoffersen. Agacé par l’état de la piste, le Norvégien râle bruyamment. «Arrête de te plaindre, Henrik», lui lance alors le Valaisan.
S’ensuit un échange tendu… jusqu’à ce que le Norvégien mette un terme à la discussion avec un tonitruant: «Fuck you, Daniel!»
Depuis? Les deux hommes se sont recroisés et ont retrouvé une relation normale. Comme si de rien n’était.