Walti, le père de Marco Odermatt, est un fervent admirateur de Pirmin Zurbriggen. «Pirmin est pour moi un géant absolu en tant que sportif et en tant qu'homme», s'enthousiasme l'ingénieur civil.
Et ce que le fils de Walti, âgé de 25 ans, a réalisé ces huit derniers jours rappelle fortement la saga héroïque du quadruple vainqueur du classement général de la Coupe du monde originaire du Haut-Valais. Comme Zurbriggen en 1985, Odermatt s'est blessé au ménisque lors de la descente du Hahnenkamm à Kitzbühel. À l'époque, Pirmin avait remporté la médaille d'or de la descente des championnats du monde à peine trois semaines après avoir subi une arthroscopie.
Odermatt n'a certes pas dû passer sous le bistouri, mais lors du premier entraînement de mercredi, soit quatre jours après le choc de la «Streif», les contusions et les meurtrissures dans le genou l'ont encore fortement gêné. «Lors de ce premier test, j'ai eu l'impression de m'être absenté non pas quelques jours, mais très longtemps», a même avoué le Nidwaldien.
Il ne s'est pas non plus senti très bien au départ de la course à Cortina: «Je n'ai jamais réussi à trouver mon flow habituel, je n'ai pas vraiment pu me concentrer sur la course. Lors des premières portes, j'ai surtout pensé à mon genou. Et lorsque j'ai franchi la ligne d'arrivée, même si j'étais convaincu que cette course était bonne pour ma confiance, je ne m'attendais jamais à un aussi bon temps.»
Odermatt dépasse son idole de jeunesse
Mais le champion olympique de slalom géant s'est trompé puisqu'il s'impose avec 35 centièmes d'avance sur la superstar norvégienne Aleksander Aamodt Kilde. Il a ainsi fêté sa 17e victoire en Coupe du monde.
Avec son septième triomphe en Super-G, Odermatt a même dépassé son idole de jeunesse Didier Cuche dans l'histoire de cette discipline. Seul un Suisse a encore plus de succès dans cette spécialité: Pirmin Zurbriggen, Le Valaisan a gagné dix fois dans cette discipline.
Il s'en est fallu d'un cheveu que ce soit un collègue d'équipe qui empêche Odermatt de gagner pour son retour à la compétition. Après son incroyable succès à Schladming, Loïc Meillard (26 ans) a également fait sensation lors du Super-G de Cortina sur une piste très difficile techniquement. Au dernier temps intermédiaire, il était encore douze centièmes plus rapide qu'Odermatt. Mais le Valaisan est ensuite parti à la faute.
Outre Marco Odermatt, il n'y a eu qu'un autre Suisse dans le Top 15 de la course italienne: Justin Murisier (11e). Une nouvelle occasion sera offerte aux skieurs à croix blanche ce dimanche avec un autre Super-G sur le site des championnats du monde de 2021. Bon point pour les Helvètes: c'est le chef de descente de Swiss-Ski Reto Nydegger qui a été tiré au sort pour dessiner le tracé.