Dans l'appartement de Loïc Meillard est accrochée une photo qui résume parfaitement le déroulement de sa dernière saison de Coupe du monde. «C'est un photographe italien qui a pris cette photo. Elle montre très bien comment je passe de l'ombre à la lumière dans un virage», explique le Neuchâtelois d'origine, qui vit depuis l'âge de 12 ans à Hérémence, en Valais.
Sa première moitié de l'hiver dernier a été assombrie par des problèmes de matériel flagrants. Les fixations, présentées par Rossignol-Look comme une grande invention, se sont révélées être un grand facteur d'insécurité. Loïc Meillard a perdu le contrôle de ses skis à plusieurs reprises sans raison apparente. Ce qui a fortement et très logiquement affecté le mental du génial technicien, ce qui est compréhensible.
«Je n'avais plus du tout confiance, je n'osais plus libérer le ski correctement». Les nombreux conseils bien intentionnés qu'il a reçus de la part de personnes extérieures durant cette phase ont été plutôt mal reçus par le vice-champion du monde de slalom géant. «Je voulais tourner la page le plus vite possible sur ce sujet, je voulais me changer les idées. Mais comme tout le monde pensait avoir le bon conseil pour moi, j'ai été confronté encore et encore à ce sujet pénible».
Une série magnifique
Mais est arrivé le dernier week-end de janvier à Garmisch, où Loïc Meillard, après sa troisième place en super-G, s'est soudain retrouvé du côté ensoleillé de la vie de coureur. L'équipementier a réussi à régler son problème des fixations et le Valaisan a réalisé une impressionnante série de succès: lors des douze dernières courses de Coupe du monde, il a réussi à monter sept fois sur le podium. Lors du slalom d'Aspen et du géant final de Saalbach, Loïc Meillard est même monté sur la plus haute marche du podium.
Il a ainsi également impressionné son coéquipier Marco Odermatt: «Je pense que Loïc sera mon plus grand concurrent l'hiver prochain dans la lutte pour le classement général de la Coupe du monde». L'entraîneur de slalom Matteo Joris est convaincu «que Loïc a maintenant beaucoup plus confiance en lui qu'avant l'hiver dernier». Loïc Meillard lui-même ne cache pas que «gagner le grand globe de cristal est mon grand objectif». Mais ce jeune homme de bientôt 28 ans sait aussi «que je dois devenir beaucoup plus constant si je veux atteindre cet objectif un jour».
Des investissements risqués
Ce banquier de formation a déjà gagné de l'argent l'hiver dernier. Dans le classement officiel de la FIS, il occupe la quatrième place avec 287'500 francs, derrière Marco Odermatt (810'000), Cyprien Sarrazin (365'500) et Manuel Feller (317'054). A cela s'ajoutent les salaires fixes et les primes de succès qu'il perçoit de ses sponsors et de ses équipementiers.
Comment cet argent est-il investi? «J'ai fait quelques investissements qui sont assez risqués. Il s'agit en premier lieu de crypto-monnaies. Mais j'ai investi la plus grande partie de manière très conservatrice», révèle Loïc Meillard qui, malgré sa popularité croissante, est resté un homme extrêmement terre à terre et modeste.
Mais il est aussi un homme qui sait profiter de la vie et chez qui le vin joue un rôle tout particulier. Depuis trois ans, il est l'ambassadeur de la célèbre cave valaisanne Maison Gilliard. Avec un grand sourire, la star du ski raconte qu'il a déjà goûté à la Rolls-Royce des vins: «J'ai été invité à boire un Château Pétrus qui coûte quelques milliers de francs. Bien qu'il ait été très bon, je ne dépenserais jamais moi-même une telle somme pour un vin».
Au lieu de cela, il préfère boire une Dôle, dont la bouteille est nettement moins chère. Il y a fort à parier que Loïc Meillard pourra trinquer à un nouveau résultat de premier plan après le slalom géant de Sölden.