Certains la qualifient de bête, d'autres de Kitzbühel des femmes: le Kälberloch. Sur cette piste de près de deux kilomètres, on trouve des passages à haute vitesse, des virages très techniques et quatre sauts. Deux noms prestigieux sont victimes de la piste: la reine de la glisse norvégienne Kajsa Vickhoff Lie et le talent allemand Emma Aicher. Toutes deux se sont envolées violemment lors d'un saut, mais s'en sortent finalement avec des blessures.
Lara Gut-Behrami et Michelle Gisin ont maîtrisé la descente sur le fil du rasoir. Mieux encore: elles se sont trouvées même sur le podium à certains intermédiaires. Mais dans le Lerchwald, où il fait de toute façon sombre, les lumières du podium suisse se sont éteintes. «Là, j'ai raté l'amorce de certains virages. C'est dommage, car j'avais des skis super rapides», peste Michelle Gisin. Elle termine huitième. La certitude d'avoir été en course pour la victoire après un quart du parcours est douloureuse. «On aurait pu faire mieux», sait-elle.
«Plus à l'aise en Super-G»
Sa coéquipière Gut-Behrami, sixième, est une fois de plus la meilleure Suissesse. Si la course avait duré dix secondes de moins, elle aurait terminé troisième. Mais le conditionnel ne compte pas. «Malheureusement, je n'ai à nouveau pas réussi à faire marcher mes skis tout en bas», analyse-t-elle.
Néanmoins, comme après le Super-G (3e place), elle parle d'une course solide. Gut-Behrami est consciente que son heure pourrait sonner dimanche. «Je me sens plus à l'aise en Super-G. Ce sera une course complètement différente.» Et contrairement à vendredi, le départ sera donné près de 100 mètres plus haut – ce qui devrait convenir à la brillante championne olympique sur le plan technique.
Suter a besoin d'une expérience réussie
Alors que Priska Nufer (10e) et Jasmine Flury (11e) ne sont pas parvenues à créer un exploit, Corinne Suter a dû essuyer une amère déception – elle rate une porte juste avant l'arrivée. «La confiance n'est pas encore tout à fait là», avait-elle déploré après sa 13e place au Super-G. Cette fois-ci, elle ne dit rien – la frustration est trop profonde.
«Corinne a déjà prouvé à maintes reprises qu'elle était capable de faire de grandes choses. Il est important qu'elle reste patiente», explique l'entraîneur principal Beat Tschuor. En effet, Corinne Suter avait déjà des problèmes de santé avant le début de la saison, qui se sont prolongés – de nombreux entraînements importants ont été perdus. Elle a besoin de toute urgence d'une expérience réussie.
La gagnante Goggia pleure - mais pas de joie
C'est Sofia Goggia qui fête ça. Après avoir été déçue à plusieurs reprises à Zauchensee, elle y a gagné pour la première fois. Le visage écorché par sa chute en Super-G, elle déclare: «Hier, je n'étais pas moi-même sur les skis. Ce genre de chose me fait mal au cœur.»
En effet, Sofia Goggia a pleuré sans retenue dans l'aire d'arrivée – mais pas de joie. «J'avais un gros poids sur les épaules», explique-t-elle. Selon les rumeurs, il y aurait eu une séparation au sein de son équipe. «Il y a des choses que je ne peux pas dire», lâche-t-elle tout simplement.