Lors des entraînements en vue de la descente de St-Anton, Malorie Blanc avait montré de belles choses. De quoi la mettre en confiance pour la course de samedi. Lorsqu'elle s'est élancée avec le dossard 46, elle savait qu'elle pouvait faire un joli résultat. Mais lorsqu'elle a vu sur l'écran géant le chiffre No 2 s'afficher, elle n'en croyait pas ses yeux. Bien après, elle restait sans voix au micro de la RTS. «Je termine deuxième lors de ma deuxième course de Coupe du Monde, sourit-elle. J’ai encore du mal à réaliser ce que j'ai fait.»
Surtout qu'elle ne s'attendait peut-être pas à pareille fête dans la station des Alpes tyroliennes: «Je ne me sentais pas forcément très bien, car la piste était un peu marquée». Logique, puisque 45 skieuses avaient déjà dévalé la pente. «C'était déjà incroyable d'arriver en bas», s'emballe-t-elle, toujours au micro de la télévision publique.
Revanche après une blessure
De manière surprenante, ses bons entraînements n'ont pas mis de pression supplémentaire sur la jeune romande. «C'était surtout un beau challenge de reproduire les bonnes sensations de l’entraînement dans des conditions différentes en course». Pour ce faire, elle n'a rien changé à ses habitudes. «Ma course a commencé avec une préparation simple, se souvient-elle. J'ai essayé de rester détendue et de penser à des choses simples.»
Cette place sur le podium vient récompenser une skieuse qui a vu sa saison dernière être pourrie par une grave pépin physique. Une déchirure du ligament croisé, contractée en février dernier, peu après avoir été sacrée championne du monde junior de Super-G. Pour surmonter cela, il a fallu un gros morceau de bravoure pour la skieuse d'Ayent. «En un an, j’ai tellement appris, et cette blessure m’a permis d’acquérir beaucoup d’expérience et de construire ma confiance.»
Qualifiée pour les Mondiaux
Le journaliste de la RTS a appris que, grâce à cette deuxième place, elle était d'ores et déjà qualifiée pour les championnats du monde. De quoi la surprendre. «Je ne suis pas du genre à calculer et en général, je suis toujours la dernière à apprendre ce genre de choses, rigole-t-elle. Je suis déjà venue en Coupe du monde en me disant que c'était du bonus et je n'avais pas d'objectif précis.»
Son but désormais? «Garder les pieds sur terre et continuer comme ça, rigole-t-il. Mais avant, je vais quand même profiter de cette belle journée.» Et elle l'a bien mérité.