Sofia Goggia est sans doute la skieuse la plus courageuse du circuit de ski féminin. Rien ne semble l'empêcher de mettre constamment les bouchées double, même à Garmisch. A la sortie de la section Hölle, elle se déboîte l'épaule. «Après, c'est devenu très inconfortable», raconte-t-elle à l'arrivée.
Le problème: impossible pour elle de garder la position de recherche de vitesse jusqu'à la ligne d'arrivée. Au final, l'Italienne termine le parcours avec un petit centième de retard sur sa compatriote Federica Brignone.
Goggia attend sa première victoire à Garmisch
C'est la cinquième fois qu'elle termine sur la deuxième marche du podium à Garmisch. Elle attend toujours sa première victoire sur le parcours du Kandahar. «La cinquième fois?», demande-t-elle, incrédule, en jurant. «Il faut que j'en parle sérieusement à mon épaule», raconte Sofia Goggia avec un brin d'humour. Pendant ce temps, son épaule s'est remise en place. «Cela arrive parfois parce que je perds un peu de masse sur le haut du corps pendant l'hiver.»
D'autres skieuses ont été bien plus sérieusement touchées que Sofia Goggia lors des trois premiers jours de Garmisch. La Grisonne Stephanie Jenal s'est déchiré le tendon rotulien à l'entraînement, tandis que Nina Ortlieb, qui a déjà dû être opérée 22 fois dans sa carrière, a chuté samedi à l'entrée du couloir FIS et s'est cassée le bas de la jambe.
Une Tchèque plongée dans un coma artificiel
Les plus grandes inquiétudes concernent toutefois Tereza Nova. Lors du premier entraînement, la Tchèque a lourdement chuté sur la tête dans la section plutôt plate de Bödele (où personne d'autre n'a chuté) et s'est écrasée dans les filets de protection. Elle a perdu connaissance et a été évacuée en hélicoptère. Le premier rapport fait état d'une grave blessure à la tête.
La fédération tchèque de ski écrit que Tereza Nova a été placée dans un coma artificiel à la clinique d'accident de Murnau (Allemagne). «Elle a été opérée pour réduire le gonflement du cerveau et restera dans le coma artificiel aussi longtemps que l'équipe médicale le jugera nécessaire.»
Ce ne sont plus des skis, mais des armes
Sofia Goggia ne sait encore rien de ce diagnostic lorsqu'elle déclare: «Entre-temps, nous n'avons plus de skis aux pieds, mais des armes. Bien sûr, la FIS peut adapter les règles – mais les entreprises vont s'adapter et faire toujours plus de développements pour être meilleures que les autres». Comment sortir de cette spirale?
La meilleure descendeuse de ces dernières années ne le sait pas non plus. Mais quelque chose l'agace: «La FIS a introduit l'airbag, mais tout le monde ne le porte pas. Je me demande vraiment pourquoi.»