Frustration aux Mondiaux
«Lara n'est pas non plus une machine!»

Malgré son statut de favorite, Lara Gut-Behrami a finalement terminé huitième du Super-G des Championnats du monde. Comment expliquer cet échec? Le consultant de la RTS Patrice Morisod a un avis bien tranché sur la question.
Publié: 06.02.2025 à 22:21 heures
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Dernière mise à jour: 06.02.2025 à 22:22 heures
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Frustration pour Lara Gut-Behrami: la grande favorite du Super-G avoue ne pas avoir bien skié ce jeudi à Saalbach.
Photo: SVEN THOMANN
Mathias Germann

Pas d’or, pas d’argent, pas de bronze. Lara Gut-Behrami n’a pas réussi à briller dans sa discipline de prédilection lors du Super-G des Mondiaux de Saalbach. Elle a terminé 8e, ce qui fait tout de même d’elle la meilleure Suissesse devant Malorie Blanc (12e), Corinne Suter (14e) et Michelle Gisin (17e).

Ce n’est pas une consolation, bien sûr. La Tessinoise ne s’est d’ailleurs pas attardée devant la presse après la course: «J’ai simplement mal skié. Je n’ai pas bien interprété le parcours. C’est comme ça», a-t-elle commenté. Il ne lui a pas fallu plus d’une minute et demie pour quitter l’aire d’arrivée tant elle voulait passer à autre chose.

Sa frustration est compréhensible. Tout comme le fait qu’elle soit à court d’arguments. Elle aussi attendait beaucoup plus d’elle-même. «Si je ne montre pas mon meilleur ski, c’est difficile d’être devant», a-t-elle reconnu. Pourtant, bien souvent, Lara Gut-Behrami parvient régulièrement à accrocher le podium en Coupe du monde, malgré ses erreurs. Cela a été le cas onze fois au cours des quinze dernières courses. Mais aux Championnats du monde, cela ne fonctionne pas.

Il faut dire que la piste autrichienne ne convient pas à ses capacités. «Elle n’est tout simplement pas assez raide pour Lara», explique à Blick Patrice Morisod, consultant pour la RTS. Le Valaisan a collaboré par le passé avec la skieuse. Il voit également un autre problème: «Lara aime les virages difficiles, mais lors de ce Super-G, il n’y en avait tout simplement pas.»

Un Super-G direct et rapide

L’entraîneur américain Alex Hödlmoser a en effet mis en place un Super-G très direct et rapide. Son idée était claire: il vise les points forts de Lindsey Vonn et de ses coéquipières. «Les Américaines aiment ce genre de courses, car elles viennent plutôt de la descente», explique Michelle Gisin. Malgré tout, le plan n’a pas fonctionné pour Lindsey Vonn, qui s’est accrochée à une porte avant d’être éliminée. Lauren Macuga a cependant réussi à décrocher le bronze ex aequo avec Kajsa Vickhoff Lie. L’or est revenu à Stephanie Venier et l’argent à Federica Brignone.

Cette dernière n’est d’ailleurs pas friande non plus de ce genre de parcours. Mais elle a pourtant réussi à monter sur le podium. Pour Patrice Morisod, la raison est simple: «Pour moi, elle est meilleure que Lara pour la glisse.»

Cela n’augure rien de bon en vue de la descente de samedi. Mais Lara Gut-Behrami ne veut pas en entendre parler. «Ce n’est pas la piste qui ne me convient pas. Je n’ai tout simplement pas réussi à trouver le rythme lors du Super-G et je n’ai pas pu accélérer», répond la Tessinoise. Michelle Gisin estime quant à elle qu’il ne fallait pas commettre la moindre erreur sur ce parcours. «Il n’a manqué que sept dixièmes à Lara pour obtenir l’or. Ce n’est pas non plus une machine», a déclaré la skieuse d’Engelberg.

Le souvenir de Méribel

D’aucuns se posent maintenant la question suivante: cet échec va-t-il rester en travers de la gorge de Lara Gut-Behrami et avoir une influence négative sur l’ensemble de ses Mondiaux? Rappelons que lors des Championnats du monde de Méribel il y a deux ans, elle avait commencé par une sixième place en Super-G. Elle s’était ensuite classée 9e en descente et 4e en slalom géant. Dans sa frustration, la Tessinoise avait ensuite parlé de «due settimane di merda» («deux semaines de merde»).

Pour le moment, elle reste calme: «Ce n’est pas la première fois que je rate une course. Maintenant, j’espère que ça se passera mieux en descente.»

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