Quel sera le prix des Jeux?
C'est la question la plus importante. L'étude de faisabilité mentionne un budget d'environ 1,5 milliard de francs, financé en grande partie par des fonds privés. Si l'on considère l'histoire des Jeux, il faut partir du principe qu'il ne sera possible de faire les comptes qu'a posteriori. Même si le CIO souligne qu'il ne veut pas miser sur la démesure pour l'avenir.
Jusqu'à présent, tous les Jeux se sont révélés beaucoup plus chers que prévu. Milan-Cortina 2026, par exemple, avait un budget d'environ 1,5 milliard d'euros. Aujourd'hui, les estimations prévoient déjà des coûts d'environ 3 milliards de francs.
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Est-il réaliste d'organiser des Jeux olympiques sans nouvelles constructions?
Le message est clair: les compétitions se dérouleront dans des installations sportives existantes. Il en sera toujours ainsi. Et même la toute nouvelle ZSC Lions Arena aura déjà huit ans en 2030. Sans parler d'installations comme le tremplin de saut à ski d'Engelberg (OW).
La question reste donc ouverte de savoir si des rénovations, des extensions et des modernisations ne sont pas nécessaires dans de nombreuses infrastructures. Ou alors de meilleures installations d'enneigement, des projecteurs adaptés à la télévision ou des téléskis de plus grande capacité.
Il est possible que des investissements plus importants soient encore soumis aux urnes communales. Les communes et les cantons des sites sportifs sélectionnés ont certes tous laissé entrevoir des dépenses comparables à celles des championnats d'Europe et du monde. Mais il est clair qu'à Kandersteg (BE), par exemple, où seuls les championnats du monde juniors de ski nordique ont été organisés jusqu'à présent en 2018, les Jeux olympiques sont d'un tout autre niveau.
Le peuple pourrait-il encore empêcher l'organisation des Jeux?
C'est possible, du moins en théorie. Des pierres d'achoppement pourraient surgir en fonction des constructions d'infrastructures qui seraient nécessaires ou lors d'un éventuel référendum financier.
Swiss Olympic et ses collègues des sports d'hiver partent du principe qu'en cas de «non» dans l'un des cantons, les compétitions correspondantes pourraient être organisées dans un autre canton.
Comment les fédérations de sports d'été voient-elles l'idée des Jeux d'hiver?
Elles ne sont pas euphoriques. Bien sûr, personne ne veut s'opposer à des Jeux olympiques en Suisse. Mais cela fait des mois que la fédération d'athlétisme, par exemple, réfléchit à l'idée d'organiser les Championnats d'Europe en Suisse en 2030. La crainte: deux grands événements en une année seraient difficiles à gérer.
Mais les athlètes savent qu'il y a encore quelques obstacles à franchir d'ici-là: le prochain championnat d'Europe multiple de 2026 risque de se dérouler sans la Fédération européenne d'athlétisme. Ainsi, le président Christoph Seiler s'est adressé directement au représentant de l'European Athletics lors des championnats du monde de Budapest pendant une réception à l'ambassade de Suisse, pour qu'il fasse à nouveau partie du Multi-EM en 2030.
Qu'en est-il de la concurrence?
Elle s'accroît à nouveau après le retrait de Sapporo (Japon). En effet, outre le projet suédois de Stockholm et d'Are, y compris le canal de glace de Sigulda (Lettonie), la candidature de la France s'est concrétisée il y a quelques jours grâce au feu vert des politiques.
Quel sérieux faut-il accorder à ces deux concurrents? La France, du moins, semble disposée à prendre les choses au sérieux. Les Français peuvent toutefois déjà organiser les Jeux d'été en 2024. Voudrait-on déjà leur donner les Jeux d'hiver six ans plus tard? Pour tous, 2034 est théoriquement aussi envisageable, mais Salt Lake City (USA) est déjà en pole position.