Une fois encore, les deux mythiques courses de ski que sont Adelboden et Wengen rythment le mois de janvier. Les deux stations de l’Oberland bernois profitent grandement de tels événements, d’autant plus quand le soleil brille comme cette année. «D’une part, il y a les retombées économiques directes de la course», explique Jürg Stettler, directeur de l’institut Tourisme et mobilité à la Haute école de Lucerne. Celles-ci incluent par exemple les dépenses des visiteurs dans les restaurants et les hôtels. «D’autre part, les stations de ski acquièrent une plus grande notoriété et une meilleure image», ajoute-t-il.
Dans le monde entier
Cet effet est difficile à mesurer, mais il est indéniable. Les deux destinations le confirment également. «Les images font le tour du monde», estime Caroline Willems, porte-parole de Tourismus Adelboden-Lenk-Kandersteg. «Avec près de 6 millions de téléspectateurs en direct dans le monde entier et les innombrables contributions des visiteurs et des athlètes sur les réseaux sociaux, le domaine skiable est promu d’une manière qu’aucun budget marketing ne pourrait probablement égaler.»
Lorsque Marco Odermatt a dévalé victorieusement la piste du Lauberhorn ce samedi, les fans ont été encore plus nombreux devant leur télévision. Rolf Wegmüller, directeur du tourisme à Wengen, l’affirme également: «Les courses du Lauberhorn génèrent un énorme effet publicitaire dans le monde entier.»
40 millions de francs de valeur ajoutée
Mais concrètement, quel est l’ordre de grandeur chiffré de ces retombées? «Actuellement, les organisateurs d’Adelboden estiment à 15 millions de francs la seule création de valeur indirecte pour l’ensemble de la région», explique Caroline Willems. En 2018, le président du comité d’organisation des courses du Lauberhorn, Urs Näpflin, a estimé la création de valeur directe et indirecte de l’événement à 40 millions de francs. Les recettes se situent aujourd’hui encore dans cet ordre de grandeur, si ce n’est plus.
Ces sommes astronomiques posent alors la question: est-ce que les stations concernées survivraient sans les épreuves de la Coupe du monde? «Probablement que oui, mais le domaine skiable serait bien plus petit et positionné différemment», estime Jürg Stettler. «Les courses de ski apportent une contribution existentielle à la compétitivité», précise-t-il.
Des investissements bénéfiques
Mais l’expert rappelle un point important: «Les deux courses de la Coupe du monde sont aussi précieuses parce qu’elles sont très étroitement liées à l’offre hivernale de base de la destination.» Outre la course elle-même, ce sont tous les secteurs qui profitent des investissements dans les remontées mécaniques et de l’enneigement artificiel. «Au Chuenisbärgli, on ne skierait peut-être plus aujourd’hui sans la course, car on n’aurait pas construit une infrastructure d’enneigement de ce niveau.»
Les deux destinations bernoises retirent donc de la Coupe du monde de nombreux bénéfices, à tous les niveaux. Et lorsqu'un Suisse gagne la descente du Lauberhorn comme ce samedi, ce n'est que la cerise sur le gâteau.