Des exceptions possibles
L'obligation de porter un airbag suscite la controverse

La FIS a introduit un airbag obligatoire pour toutes les épreuves de vitesse de Coupe du monde. Mais cette réglementation suscite la controverse, car des exceptions sont possibles. Des athlètes comme Michelle Gisin et Lara Gut-Behrami expriment leurs doutes.
Publié: 17.11.2024 à 09:51 heures
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Marco Odermatt utilisait déjà l'airbag l'hiver dernier. Maintenant, il est obligatoire.
Photo: Sven Thomann
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Mathias Germann

Imaginez un peu: vous perdez le contrôle de vos skis à 120 km/h sur une piste verglacée. Souhaiteriez-vous alors avoir un airbag au niveau du torse? Pour la Fédération internationale de ski (FIS), c'est clair: l'airbag n'est pas seulement une bonne chose, c'est une nécessité. Alors que les sous-vêtements résistants aux coupures ne seront introduits qu'à partir de l'hiver prochain, la FIS impose dès maintenant un airbag obligatoire pour toutes les épreuves de vitesse de la Coupe du monde. «Pour la FIS, la sécurité des athlètes passe avant tout. Elle n'est pas négociable», explique le secrétaire général Michel Vion.

Non négociable? C'est précisément ce dont on peut douter au vu de l'additif inscrit dans le règlement. On y lit: «La Fédération nationale de ski peut accorder des exceptions si l'airbag ne convient pas à un athlète, de sorte que l'airbag limite le mouvement.»

Dans le monde du ski, il n'y a pas que des partisans de l'airbag. Des stars de la descente comme Dominik Paris (Italie), Aleksander Kilde (Norvège) et Vincent Kriechmayr (Autriche) ont depuis longtemps fait part de leurs doutes, que ce soit en raison de la mobilité réduite qu'ils pourraient avoir ou par peur des ratés. Chez les hommes, on estime que 60% portaient l'airbag l'hiver dernier, contre 40% chez les femmes.

Quand l'airbag se déclenche-t-il chez qui ?

L'athlète polyvalente Michelle Gisin faisait partie de celles qui renonçaient jusqu'à présent au corset pour le haut du corps avec bouteille de gaz froid intégrée (elle doit toujours être chargée). L'année dernière, elle a déclaré à Blick: «La discussion sur une plus grande protection est bonne. Mais le système n'est pas encore mûr, pas assez réfléchi. J'ai par exemple une masse corporelle et des leviers très différents de ceux d'Ana (ndlr: Joana Hählen) – je suis nettement plus grande, elle est plus musclée. Et nous skions très différemment, je suis plus calme sur la piste. Quand l'airbag doit-il se déclencher?»

Michelle Gisin estime que la comparaison avec les courses de moto, où l'airbag trouve son origine, n'est que très partiellement admissible, car les forces en jeu dans le ski de compétition sont très différentes. «De plus, chez nous, l'airbag ne fait pas corps avec le casque. Il faudrait y parvenir. Car la tête est la deuxième partie du corps la plus touchée par les chutes, après les genoux et les jambes.»

La gagnante du classement général de la Coupe du monde Lara Gut-Behrami a également renoncé à l'airbag jusqu'à présent, la Tessinoise ne le portant qu'à l'entraînement. Elle a déclaré l'hiver dernier: «Savoir si nous sommes déjà assez avancés pour une obligation est une bonne question.»

La FIS en est convaincue. Elle fait savoir à Blick que plusieurs années de recherche ont montré que le système d'airbag réduirait considérablement le risque de blessures graves dans les disciplines de vitesse. Selon Michel Vion, «nous ne renoncerons pas à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour minimiser les risques liés à la pratique des sports de neige».

Swiss-Ski «pas totalement convaincu»

Malgré tout, non seulement les athlètes, mais aussi les fédérations s'insurgent depuis longtemps contre l'obligation de l'airbag. Le directeur alpin de Swiss-Ski, Hans Flatscher, estime encore aujourd'hui: «Nous ne sommes pas totalement convaincus par la FIS. On ne peut pas prouver, même après dix ans et de nombreuses mesures, que l'airbag est 100% meilleur dans chaque situation.»

Le chef de l'équipe féminine italienne, Gianluca Rulfi, s'est également montré critique auprès de Blick. Il cite un autre aspect. «Je pense que l'airbag est une exagération entre les coûts et les avantages. Tant qu'il n'est pas meilleur, la protection dorsale normale me suffit.» Actuellement, un airbag coûte entre 500 et 900 francs en Coupe du monde – mais il devient de moins en moins cher.

La FIS réagit: pas de passe-droit!

Hans Flatscher et Gianluca Rufli sont d'accord sur la dérogation accordée par la FIS – ils la trouvent stupide. «C'est soit tout le monde, soit personne – sinon ce n'est pas obligatoire», martèle Hans Flatscher. Il laissera en tout cas ses coureurs libres de choisir s'ils souhaitent skier sans airbag. Il ne sait pas non plus comment cela se déroulera formellement. «Nous n'avons pas été informés à ce sujet. A Levi, je veux obtenir quelques réponses à ce sujet.»

Gianluca Rulfi critique le possible désavantage concurrentiel dû à une éventuelle résistance à l'air plus élevée: «On donne à un athlète la possibilité de ne pas utiliser l'airbag. Il a ainsi un avantage potentiel sur les autres.» Même Hans Flatscher n'y croit pas: «Un désavantage ne peut pas être prouvé.» Rappelons que le dominateur Marco Odermatt a toujours utilisé un airbag lors des courses de vitesse de l'hiver dernier.

La question reste néanmoins posée: tous ceux qui le souhaitent ne peuvent-ils pas désormais se passer de l'airbag? Michel Vion parle clairement: «S'il y a une raison très claire et objective pour laquelle l'utilisation d'un airbag ne semble pas offrir cette sécurité supplémentaire à un athlète donné, nous évaluerons le cas et introduirons éventuellement une dérogation que l'athlète utiliserait à ses propres risques.» Le fait est que si une telle dérogation est acceptée par la FIS, elle sera valable pour tout l'hiver de la Coupe du monde.

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