Lara Gut-Behrami compte parmi les plus grands espoirs de médailles suisses en Chine. Mais peut-elle monter sur le podium dès la première compétition à son programme: le géant de lundi?
Si l’on ne parle que de talent et de classe, ce n’est pas un problème. Elle a tout de même remporté 34 victoires en Coupe du monde (seules huit femmes ont fait mieux dans l’histoire). La Tessinoise a été la dernière Suissesse à triompher au classement général de la Coupe du monde (2016) et a décroché deux médailles d’or aux championnats du monde en février dernier, dont une en géant justement.
Cet hiver aussi, Gut-Behrami a déjà remporté deux courses, le super-G de Saint-Moritz et la descente de Zauchensee. Et pourtant, l’incertitude règne avant sa première apparition sur les pistes chinoises aux Jeux olympiques.
Après ses trois dernières courses (10e, 9e et 13e), Gut-Behrami a tenté d’expliquer ce passage à vide. À l’époque, elle se sentait sans énergie et a expliqué que la grippe contractée en Amérique du Nord, le manque d’entraînement dû à son isolement de 14 jours et la violente chute à Saint-Moritz l’avaient affectée. «Cela a été très éprouvant pour ma santé», a déclaré la Tessinoise. Son entraîneur, Alejo Hervas, a précisé: «Lara a perdu environ deux kilos de masse musculaire».
Pause volontaire
Lara Gut-Behrami a fait une pause (volontaire cette fois) et a renoncé aux trois dernières courses avant les Jeux olympiques. Il y aura donc 15 jours entre sa dernière compétition et le slalom géant de Yanqing. La jeune femme de 30 ans doit presque repartir de zéro si elle veut décrocher une médaille dès la première course.
De plus, contrairement au reste de l’équipe technique suisse, Lara Gut-Behrami n’a pas pris l’avion pour la Chine lundi, mais seulement mercredi. «C’était prévu depuis longtemps», explique Beat Tschuor, entraîneur en chef du ski alpin féminin chez Swiss Ski. La skieuse «va bien», assure-t-il.
Pas de rencontre avec les médias
Depuis son arrivée en Chine, Lara Gut-Behrami a renoncé à une rencontre avec les journalistes, alors que les autres athlètes de Swiss Olympic se plient à ce passage obligé de bonne grâce. Il est possible de lui envoyer des questions auxquelles elle répondra par message audio, explique-t-on.
Pour Sonja Nef, les points d’interrogation autour de Gut-Behrami sont également nombreux. La championne du monde de géant en 2001 estime que «tout peut arriver»: «Lara peut rafler la mise, mais elle peut aussi rentrer sans médaille. Il est presque impossible de faire un pronostic.»