Cortina fait polémique
«Tant de skieuses blessées, ce n'est pas possible»

De trop nombreuses chutes et de graves blessures: les trois courses de Cortina donnent à réfléchir. Que faut-il changer pour améliorer la situation?
Publié: 29.01.2024 à 08:32 heures
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Une image à laquelle il a malheureusement fallu s'habituer à Cortina: une skieuse est soignée après une chute.
Photo: Getty Images
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Mathias Germann

Elle s'était tellement réjouie de Cortina (Italie). «Ce paysage, cette descente, ce temps - je suis méga contente d'être ici», a déclaré Corinne Suter (29 ans) mercredi soir. Trois jours plus tard, elle était au lit avec un genou fraîchement opéré, son hiver terminé. Sa coéquipière Joana Hählen (32 ans) a connu le même sort, elle aussi s'est déchirée le ligament croisé lors de l'Olimpia delle Tofane.

Les deux Suissesses ne sont pas les seules à se blesser à Cortina. En effet, durant ces trois jours au pied des Dolomites, de nombreuses skieuses chutent, y compris les meilleures. Sur les trois courses, 35 ne franchissent pas la ligne d'arrivée. On se demande inévitablement: qu'est-ce qui n'a pas fonctionné à Cortina?

«La FIS doit analyser cela en détail»

La championne de super-G Lara Gut-Behrami (32 ans) estime que le stress pour les skieuses est bien plus grand qu'il y a dix ans en raison de circonstances extérieures: Les tests de matériel, les entraînements, les interviews, les rendez-vous avec les sponsors et les courses - tout devient de plus en plus important. «A un moment donné, tu es déjà à plat au départ», dit-elle. Elle sait que cela ne changera pas très vite.

Si l'on se concentre sur la piste, la situation est différente - il faut que quelque chose change. Michelle Gisin (30 ans) est l'une des skieuses qui s'est blessée à Cortina. Elle a souffert de violentes contusions au tibia. On ne sait pas quand elle fera son retour. Elle parle déjà à Blick. Et déclare: «La FIS doit analyser précisément ce qui n'a pas fonctionné. Tant de skieuses blessées - ce n'est pas possible, cela ne devrait pas arriver».

Le directeur de course se défend

Deux points dérangent Gisin. Premièrement, les sauts et surtout la réception de ceux-ci. «On atterrit sur un terrain plat - à 100 km/h, ce n'est tout simplement pas bon». La blessure de Suter est citée en exemple: la Schwytzoise n'est pas tombée, mais son genou a cédé lors de l'impact. L'Autrichienne Cornelia Hütter (31 ans): «Les atterrissages sur le plat ne sont jamais bons. Samedi, j'ai été en l'air 15 fois en tout - ce n'est pas habituel en Coupe du monde».

Le directeur de course de la FIS, Peter Gerdol, n'accepte pas les critiques sur les sauts. Pour lui, il est clair que «les vagues poussent les skieuses à s'accroupir. Cela les ralentit donc - c'est exactement ce que nous voulons». Le problème: si une skieuse conduit trop passivement, elle décolle rapidement.

«En Formule 1, il y a d'énormes zones de dégagement».

Comme deuxième point gênant, Gisin cite le virage delta - un passage décisif à Cortina. De nombreuses athlètes y ont chuté. «A la base du virage, il y avait des traces de dameuse qui s'étaient durcies pendant la nuit». Federica Brignone, Priska Nufer, Emma Aicher et elle ont toutes glissé à des endroits légèrement différents - l'une quelques mètres plus à droite, l'autre quelques mètres plus à gauche. «Mon saut avant n'était pas optimal. Je n'ai jamais pensé de ma vie que je tomberais - mais cela m'a simplement fait perdre mon ski».

Reste à savoir si la surface du virage delta était trop difficile. L'entraîneur américain Paul Kristofic est dérangé par autre chose: «Nous voulons mettre les athlètes au défi. Et je pense aussi que les athlètes doivent apprendre à skier tactiquement. Mais il ne faudrait pas qu'une petite erreur conduise directement à se retrouver dans le filet».

Ce qu'il veut dire: avec le virage delta, il n'y aurait guère eu de marge pour se sortir d'une situation d'urgence. µEn Formule 1, tous les circuits modernes ont d'énormes zones de dégagement qui protègent les pilotes de graves blessures. Ici, nous n'avions pas cela».

La FIS annonce une réunion

Gerdol l'admet: «C'est là que nous allons réfléchir à la manière de créer plus d'espace pour les coureuses dans les années à venir». C'est entre autres ce sujet que la FIS va traiter dans les prochains jours lors d'une réunion avec les entraîneurs de vitesse. Gerdol: «Nous essayons constamment de nous améliorer. L'échange est bon et nous prenons chaque critique au sérieux. On n'en fait jamais assez pour la sécurité».

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