On sait depuis mardi qu'il jouera à l'avenir pour le FC Zurich, et le lendemain déjà, l'engagement de Benjamin Mendy suscite les premiers remous. La Frauenzentrale Zürich, une association féministe, critique sévèrement l'arrivée du défenseur controversé, autrefois le plus cher du monde. «Benjamin Mendy a été accusé à plusieurs reprises de viol et également d'agressions sexuelles», peut-on lire dans une vidéo que l'organisation a mis en ligne sur Tiktok. «Oui, il a été acquitté en justice. Mais cela ne signifie pas que ces accusations étaient sans fondement.» Selon le message, de nombreux clubs auraient refusé d'engager le champion du monde 2018 pour des raisons morales, peut-on lire dans la vidéo.
Selon son site, la Frauenzentrale Zürich est la plus grande association faîtière d'organisations féminines du canton de Zurich. Sa présidente est la politicienne du Centre Rosmarie Quadranti, conseillère municipale d'Illnau-Effretikon (ZH). L'organisation s'occupe entre autres de thèmes tels que la violence envers les femmes.
Les faits concernant le cas Mendy remontent à août 2021. Le footballeur a été placé en détention provisoire par la police en Angleterre. Les accusations étaient alors graves: Benjamin Mendy a été accusé de quatre viols et d'une agression sexuelle. Il a passé près de six mois en détention provisoire et n'a été libéré sous caution qu'en janvier 2022.
«Nous demandons des explications»
Pendant son séjour en prison, d'autres accusations contre le Français ont été rendues publiques. En août 2022, le footballeur a dû répondre devant la justice de huit cas de viol, d'une tentative de viol et d'un cas de contrainte sexuelle. Benjamin Mendy a plaidé innocent dans tous les cas. Jusqu'à l'été 2023, le Français a été acquitté de tous les chefs d'accusation au cours de plusieurs audiences, et son club Manchester City, qui s'était entre-temps séparé de lui, a dû lui verser une partie de son salaire.
Malgré l'acquittement, la Frauenzentrale Zürich émet une critique claire: «Les clubs de football ont une responsabilité sociale. Avec cet engagement, le FC Zurich contribue à la 'Rape Culture'. Il envoie le message suivant: tant que tu joues bien, ton comportement envers les femmes n'a pas d'importance.» Un reproche extrêmement sévère adressé au FCZ. Selon l'Institut européen pour l'égalité des genres, le terme «Rape Culture» signifie «un mélange de croyances qui favorise l'agression sexuelle masculine et encourage la violence envers les femmes».
Le président se défend des accusations
Le message de la Frauenzentrale Zürich conclut par trois exigences adressées au club de Super League: «1. Nous demandons une prise de position claire sur la violence sexuelle. 2. Nous demandons que la responsabilité de l'effet de signal de cette décision soit assumée. 3. Nous demandons une explication sur la manière dont le FCZ entend traiter de tels cas à l'avenir.»
Le président du FCZ, Ancillo Canepa, a répondu à la demande du Blick et se défend contre les accusations sévères: «Nous connaissons l'histoire. Mais dans le cas présent, Benjamin Mendy a été acquitté. Pour nous, il n'y avait et il n'y a aucune raison de douter de la justesse du traitement juridique. Les footballeurs connus sont souvent des objets convoités pour les poursuivre en justice, même en l'absence de faute. Et ce, dans l'intention de leur extorquer une prime de silence. Il y a malheureusement quelques exemples de cela.»
Et d'ajouter: «Nous avons pris connaissance de la prise de position de la Frauenzentrale. Le reproche selon lequel nous n'assumerions pas de responsabilité sociale n'est pas correct. C'est pourquoi nous avons convenu d'une date de discussion avec cette organisation.»