Sensationnel, fou, presque surhumain: les superlatifs ne manquent pas pour qualifier les performances de Stefan Rogentin ces derniers mois. À 30 ans, le skieur de Lenzerheide a prouvé qu’il était bien plus qu’un simple athlète.
En janvier, déjà, le Bernois d’adoption avait stupéfié tout le monde à Wengen. Victime d’une lourde chute lors du premier entraînement de la descente du Lauberhorn, il semblait trop diminué pour concourir. «Avant le super-G, trois jours plus tard, j’ai eu l’impression qu’il fallait le porter au départ», raconte l’Autrichien Vincent Kriechmayr, l’un des rois de la vitesse. Et pourtant, Stefan Rogentin a terminé troisième, malgré des douleurs tenaces.
La semaine suivante, c’est à Kitzbühel qu’il a repoussé les limites. Cette fois grippé, courbaturé, pris d’une méchante toux, il a tout de même pris le départ du super-G sur la piste la plus redoutée du circuit mondial… pour y décrocher une nouvelle troisième place.
Six ans sans prendre les moindres vacances
Mais ce que Stefan Rogentin réalise loin des pistes force tout autant le respect. Étudiant en économie d’entreprise, il a mené de front sa carrière sportive et ses études sans jamais s’octroyer une vraie pause. «Depuis six ans, je n’ai pas eu une seule fois le temps de prendre des vacances après la fin de saison», confie-t-il. Exemple parlant: après l’avant-dernière saison, il a rédigé pas moins de 70 pages de son mémoire de master, consacré à l’optimisation énergétique des remontées mécaniques.
La semaine dernière, le skieur a reçu les résultats de son travail de fin d’études. Verdict: une note finale de 5,7, soit l’excellence quasi absolue. Une récompense méritée, qu’il célèbre enfin à sa manière: en s’offrant ses premières vacances depuis 2019, direction Malte. «J'ai réservé au dernier moment», sourit-il. Une pause bien méritée pour un athlète qui ne connaît décidément pas les limites.