Bien avant le départ sur la Saslong, il était clair que ce Super-G de Val Gardena serait le plus difficile de cet hiver pour Marco Odermatt. Car contrairement à Beaver Creek, Bormio, Wengen ou Kitzbühel, il n'y a que peu de passages à Val Gardena où la technique impressionnante du triple vainqueur du classement général de la Coupe du monde peut vraiment s'exprimer. D'autant plus que le tracé, conçu par Hannes Trinkl, faisait plutôt penser à une descente.
Mais c'est finalement le vent qui aura littéralement balayé la 39ème victoire d'Odermatt en Coupe du monde. Avec le dossard 12, le Nidwaldien a réalisé une performance presque parfaite. Mais dans le Ciaslat, la seule section techniquement exigeante de ce Super-G, 'Odi' a été confronté à une brise particulièrement violente. «Il y avait un vent de face record», affirme l'ex-champion du monde de Super-G Christof Innerhofer. Le skieur allemand Felix Neureuther ajoute: «On ne peut pas faire mieux dans le Ciaslat que ce qu'a fait 'Odi' dans cette course. Pourtant, c'est bien là qu'il a perdu la course. Cela en dit long sur les conditions de vent.»
Marco Odermatt fair-play
Outre le vainqueur Mattia Casse, l'Américain Jared Goldberg a aussi profité des conditions constamment changeantes sur la piste. Marco Odermatt se classe donc troisième et monte ainsi pour la 75e fois sur un podium de Coupe du monde. Le skieur de 27 ans se montre une fois de plus fair-play après cette course à la limite de l'acceptable. «Les conditions à Val Gardena sont généralement très particulières, le vent a effectivement joué un grand rôle dans cette course. Certains athlètes avaient le vent de face, d'autres le vent derrière. Je suis néanmoins d'avis que Mattia Casse a mérité de gagner cette course.»
Alors que le Grison Stefan Rogentin quittait l'aire d'arrivée, légèrement contrarié d'avoir manqué le podium pour 13 centièmes, Lars Rösti se réjouissait d'avoir obtenu le meilleur résultat de sa carrière en Coupe du monde. Le Bernois de 26 ans s'est classé huitième avec le dossard 48. Il avait déjà remporté l'or en descente lors des Championnats du monde juniors en 2019. Le même hiver, Lars Rösti avait fait forte impression en terminant 15e de la finale de la Coupe du monde à Soldeu (Andorre).
Lars Rösti en forme
Au cours des cinq derniers hivers, ce menuisier de formation n'a plus obtenu de résultats dans le top 15 au plus haut niveau. Des critiques faisaient état de ses déficits techniques et de son manque de condition physique. Mais il y a deux semaines, Lars Rösti s'est classé dans le top 20 sur la Birds of Prey de Beaver Creek, une piste techniquement difficile. Désormais, en réalisant le meilleur temps dans la dernière section du Super-G de Val Gardena, l'athlète de 100 kilos a prouvé qu'il avait fait d'énormes progrès dans le domaine de l'endurance, sous la houlette de son nouvel entraîneur Gabriel Gwerder.
Mais Lars Rösti estime qu'il y a une autre raison derrière cette bonne forme retrouvée: «Après mon changement de marque de ski de Rossignol à Stöckli, il m'a fallu un peu de temps pour me familiariser avec le nouveau matériel. Mais pour ma deuxième saison avec cet équipement, je me sens vraiment à l'aise.»