Cornelia Hütter est la tenante du titre en descente. L'Autrichienne a également remporté la seule course de l'hiver jusqu'à présent à Beaver Creek (USA). Mais après le premier entraînement à St. Anton (Autriche), elle a eu du mal à cacher sa déception. «Pendant la descente, je me suis dit: qu'est-ce que tu fais là? On voyait tellement de traces, comme les rails d'un train», a déclaré la skieuse de 32 ans.
La neige extrêmement molle a aussi donné du fil à retordre à Delia Durrer, la talentueuse spécialiste de la vitesse. «J'espère vraiment que nous pourrons avoir un autre entraînement», a-t-elle déclaré. L'espoir de la Nidwaldienne ne s'est toutefois pas réalisé en raison de la neige fraîche. Elle doit maintenant, comme tout le monde, attendre la course dans l'incertitude. Et ce, parce qu'il fait froid dans le Tyrol, un froid glacial même. Une température de -15 degrés est attendue. La piste sera dure comme un roc. Un problème pour de nombreuses skieuses, mais pas pour Lara Gut-Behrami.
L'entraîneur Roland Platzer explique: «Lara est capable d'évaluer extrêmement bien le rythme qui sera celui de la course dès la reconnaissance. Elle a un excellent sens des lignes. Elle est donc rarement surprise.» En effet, la Suissesse est toujours l'une des plus rapides lors de la reconnaissance. La visualisation est l'une de ses grandes forces.
Une spécificité sur la piste
En 2021, Lara Gut-Behrami s'est classée huitième en descente à St. Anton, puis a remporté le Super-G. Elle a réussi le même coup en 2023, se classant même troisième lors du premier des deux Super-G. La piste Karl Schranz, techniquement difficile et étroite, lui convient parfaitement. Cela s'explique aussi par les nombreuses bosses ainsi que les portes «à l'aveugle». Cela signifie que les skieuses ne voient pas la porte d'après et qu'elles doivent donc impérativement anticiper une bonne position pour les skis. «Il faut d'autant plus tracer ses lignes avec précision», explique Roland Platzer.
Dans de tels cas, de nombreuses athlètes cherchent un point à l'horizon pour s'orienter, par exemple un couloir de forêt ou un sommet de montagne. Mais il est difficile de prévoir ce qui se passera pendant la course. «L'instinct de Lara et sa très bonne position au-dessus des skis seront déterminants. En tant que skieuse de slalom géant, elle peut fermer le virage très tôt et libérer les skis.»
On le sait, la capacité d'adaptation est l'une des grandes forces la Tessinoise. Va-t-elle de nouveau le prouver ce week-end?