Corinne Sutter aux Mondiaux de ski alpin de Saalbach
Corinne Suter, la dame des grands rendez-vous

La cote de Corinne Suter, qui est de plus en plus à l'aise en Coupe du monde, pointe vers le haut aux Mondiaux de Saalbach. Mais la Schwytzoise de 30 ans a trop d'expérience pour s'emballer.
Publié: 06:22 heures
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Dernière mise à jour: 06:36 heures
En ce début février, Corinne Suter semble avoir abandonné sa nervosité quelque part où personne ne pourra aller la chercher.
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT
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ATS Agence télégraphique suisse

On ne sait pas si du sang de coucou suisse coule dans les veines de Corinne Suter, mais depuis 2019 la Schwytzoise répond toujours présente à l'heure des grands rendez-vous. On dit que l'argent n'a pas d'odeur, et pourtant la championne olympique de descente à Pékin en 2022 repart toujours avec du métal quand ça compte.

Lors des Mondiaux d’Are en 2019, la Schwytzoise avait débarqué en Suède sans jamais être montée sur un podium de Coupe du monde. Elle était repartie avec deux médailles: l’argent en descente et le bronze en Super-G. Deux ans plus tard à Cortina, Corinne Suter ne faisait pas spécialement partie du cercle des favorites avec des courses correctes à Crans et à Garmisch avant d'arriver dans les Dolomites, mais pas de podium. Seulement elle avait à nouveau su inverser la tendance au meilleur moment avec l'or en descente et l’argent en Super-G derrière Lara Gut-Behrami.

Rebelote l’année suivante aux JO de Pékin avec une montée en puissance juste avant de voler vers la Chine. Un succès en descente à Garmisch avant le plus beau des titres sur la piste de Yanqing. Et cette capacité à se surpasser le jour J fut encore d'actualité en 2023 à Méribel avec le bronze en descente, alors qu’à peine trois semaines plus tôt, elle avait été victime d'une commotion après une lourde chute à Cortina.

Les mauvaises pensées sont derrière elle

Corinne Suter sait être prête au bon moment et tente de l’expliquer: «Les personnes proches de moi disent que j’ai une grande capacité de concentration sur un objectif précis.» La Schwytzoise se définit comme une personne plutôt calme, capable d'accumuler de l'énergie et de la restituer quand il le faut. Peut-être aussi parce qu’elle aborde ces grands rendez-vous comme des courses «normales». «Je ne cherche pas à trop en faire, ni à inventer quoi que ce soit, confie-t-elle. J'essaie juste de produire mon meilleur ski.»

En ce début février, Corinne Suter peut à nouveau sourire. Elle semble avoir abandonné sa nervosité quelque part où personne ne pourra aller la chercher. Avant le début de la saison, elle a dû se reconstruire physiquement. Les mauvaises pensées sont derrière elle, même si elle ne peut pas totalement oublier ce qui lui est arrivé. Les souvenirs de sa rééducation après sa grave blessure au genou gauche - une rupture du ligament croisé et une lésion du ménisque survenues fin janvier 2024 lors de la première descente de Cortina - sont logiquement encore bien présents.

Les athlètes de haut niveau possèdent une tolérance à la douleur plus élevée que le commun des mortels. Ils savent aussi écouter leur corps. Pour Suter, cette convalescence fut «une immense épreuve de patience». Elle a su avancer selon le calendrier établi par les spécialistes, étape par étape. «J’ai choisi d’être prudente et de suivre à la lettre ce qui avait été décidé avec les médecins», explique-t-elle. Un choix certainement judicieux, puisqu'elle reconnaît ne plus ressentir de limites sur le plan physique.

«J’ai réussi ce que j’espérais»

Objectif atteint pour celle qui ambitionnait d'être prête en février. «J’ai réussi ce que j’espérais, poursuit-elle. Je suis là et je peux courir en étant compétitive.» Pourra-t-elle monter sur la boîte du Super-G de jeudi et/ou de la descente samedi? «Je manque de kilomètres d'entraînement parce que je n'ai pas pu me préparer idéalement l'été dernier et en début de saison, avoue-t-elle avec honnêteté. Or, je suis une skieuse qui s'entraîne beaucoup.»

«
Etre au départ, ne pas trop réfléchir, juste skier
Corinne Suter, skieuse alpine suisse
»

Pour compenser ce manque de pratique, Corinne Suter compte sur son expérience. «Etre au départ, ne pas trop réfléchir, juste skier, résume-t-elle. Je ne suis pas encore là où je veux être, mais j’y travaille.» Peut-être cela suffira-t-il pour aller récolter une sixième médaille mondiale.

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