Les images du «Roi» et les commentaires tournent en boucle sur les télévisions de la planète, inondent les réseaux sociaux et phagocytent la 'Une' des sites internet des journaux, avant leur parution.
«Deuil» pour le «roi immortel du football», titre le quotidien brésilien «O Globo» sur son site, avec des images du joueur sous le maillot national, notamment celle, iconique, où tout sourire, il lève le bras droit, porté par son coéquipier Jairzinho vu de dos avec son numéro 7.
«Pelé est mort, le footbal perd son roi», titre «O Estado de Sao Paulo», un homme qui selon la Folha de Sao Paulo «a montré la puissance du sport et a repoussé les limites de la célébrité». Sur le site de ce journal pauliste, Juca Kfouri fait l'éloge du «meilleur joueur de l'histoire» et cite l'écrivain Carlos Drummond de Andrade: «Ce n'est pas difficile de marquer mille buts comme Pelé: ce qui est difficile, c'est de marquer un but comme Pelé». Ce journaliste, qui fait autorité au Brésil, conclut ainsi sa belle nécrologie: «Non, ce n'est pas vrai que Pelé est mort. Celui qui est mort, c'est Edson» - le prénom du joueur est Edson Arantes do Nascimento, surnommé Pelé.
Par-delà les frontières
En Argentine, pays de Diego Maradona et Lionel Messi, qui postulent eux aussi au titre officieux de meilleur joueur de tous les temps, Clarin voit en Pelé «la première grande star du football», un «grand parmi les grands» selon Luis Vinker. «Le ballon pleure: Pelé est mort», titre «Olé». Et le quotidien sportif argentin se montre beau joueur: «Au-delà de la rivalité qui existe entre l'Argentine et le Brésil, personne ne peut douter que Pelé était l'un des plus grands footballeurs de l'histoire, pour beaucoup le meilleur au-delà de Diego Maradona et Lionel Messi. Ce qui est certain, c'est qu'il a marqué une époque depuis ses débuts adolescent, à la fois avec Santos et l'équipe du Brésil».
Toujours en Amérique latine, la presse mexicaine privilégie l'image du «Rei» fêtant son 3e titre mondial en 1970, au stade Azteca de Mexico, porté par ses coéquipiers, torse nu et coiffé d'un sombrero. «Le football est en deuil», titre El Universal. En Equateur, «El Universo» de Guayaquil dit «adieu à Pelé, le 'footballeur surnaturel'».
Aux Etats-Unis, pays bien moins porté sur le sport roi, le «New York Times» évoque la disparition du «visage mondial du soccer», qui «a aidé à populariser ce sport aux Etats-Unis», lors de son passage au Cosmos New York entre 1975 et 1977. «Le Brésil et le monde en deuil: il n'y avait qu'un Pelé», reconnaît le Washington Post, sur le site duquel la journaliste sportive Liz Clarke écrit: «On l'a surnommé le roi du football, mais c'est l'autre surnom de Pelé – la 'Pérola Negra', ou Perle noire – qui évoque le mieux l'intelligence rare qu'il renfermait dans son petit gabarit».
«Le bonheur de l'avoir vu jouer»
C'est aussi ce talent hors du commun que magnifie Vincent Duluc dans «L'Equipe» (22 pages spéciales Pelé): «Derrière la tristesse se cache le bonheur de l'avoir vu jouer, de l'avoir vu danser, même sur des images anciennes, et de l'avoir vu donner un autre sens au jeu le plus universel de la planète». L'éditorialiste du quotidien sportif français achève sa colonne dans un soupir de «saudade» en pensant au 10 brésilien et à la Coupe du monde 1970, «il était le plus grand, et elle était la plus belle».
Le plus grand? C'est aussi l'avis du journal français «Le Monde» à propos du «monarque absolu du ballon rond». «O Rei. Le roi, tout simplement. Avec l'ensemble de ses attributs. Sa couronne, jamais contestée, pas même par Cruyff, Platini, Maradona, Zidane, Messi ou Cristiano Ronaldo», avance Bruno Lesprit.
(ATS)