22h17, la partie entre Fribourg et Genève est finie depuis un bon moment. Mais le public, qui a scandé le nom de Dave Sutter pendant plusieurs minutes, célèbre son champion catégorie poids lourds, assis sur la glace. Poids lourds parce que le défenseur de Gottéron s'est mué en Anthony Joshua face à Marco Maurer.
Poussés dans les cordes, les Genevois ont peut-être décidé de durcir le ton et de voir si Fribourg, souvent considéré comme une équipe «soft», allait réagir. Derrière la cage de Descloux, Maurer et Sutter se sont empoignés avant de s'échanger quelques droites.
Il m'a dit «On y va».»
Mais après avoir essuyé quatre solides coups de poing du colosse fribourgeois, Marco Maurer a dit stop. «Pourtant c'est lui qui m'a dit «on y va», a expliqué Dave Sutter après son ovation sur la glace. Je me suis dit, OK c'est parti. Puis après non finalement, je ne sais pas. C'est pourtant lui qui a lâché les gants et qui m'a dit «Let's go».»
Armoire à glace aux muscles ciselés en salle de force, Dave Sutter n'est pas le genre d'adversaire que l'on va généralement chatouiller. «En Suisse, en un contre un, ça doit être mon deuxième ou troisième combat, se remémore-t-il. Je me souviens en avoir fait un en Swiss League.»
Rappelé par les fans
Traditionnellement quand l'équipe remporte ce genre de combat, cela donne un coup de boost à tout le monde. Or là, Fribourg a encaissé un but sur le jeu de puissance et un autre trois minutes plus tard. De quoi faire suer Dave Sutter: «Je regardais le match et j'ai commencé à paniquer en voyant le 4-3. On commençait à tout remettre en question. Après le match, les gars étaient contents. Souvent je bouge dans le vestiaire et les gars me chambrent en disant que je ne fais ça que dans la douche. Mais c'est vrai que j'aime bien les sports de combat.»
Rappelé par le public à la suite de cette «mise aux poings», le Valaisan s'est volontiers plié à cette ovation: «Je pense que le public m'a rappelé parce que c'était un moyen de dire qu'on ne se laissait pas faire. Après on n'est jamais fier de faire ça et ce n'est pas l'exemple que j'aimerais donner, mais voilà c'est arrivé.»
(ATS)