Kokona Hiraki, sa médaille d'argent à la main, sourit à la caméra. La Japonaise a 12 ans. Elle monte sur le podium de skateboard féminin (park) aux Jeux olympiques, devenant ainsi la plus jeune médaillée à Tokyo.
Mais si elle est bien la plus jeune, ce n'est pas la seule à avoir cartonné aux JO dans cette discipline et avoir attiré l'attention des médias. Derrière elle se trouve Sky Brown, Britannique de 13 ans, avec sa médaille de bronze. L'or va quant à elle à Sakura Yosozumi. Avec ses 19 ans, elle a presque l'air d'être une senior. L'espoir allemand Lilly Stoephasius, 14 ans, n'a pas atteint la finale cette année.
Dans d'autres disciplines, des juniors ont déjà fait sensation la semaine dernière. Par exemple, le podium de la compétition de skate (street) était uniquement composé de moins de 18 ans: Momiji Nishiya (13 ans), Rayssa Leal (13 ans) et Funa Nakayama (16 ans). Au tennis de table aussi, Hend Zaza, Syrienne de 12 ans, a attiré l'œil du public, avant d'être rapidement mise au tapis par Liu Jia. Cette dernière, âgée de 39 ans semblait presque mal à l'aise après sa victoire contre l'enfant.
Des dossiers proches de la jeunesse dans un passé lointain
Les records de jeunesse olympique sur le podium n'ont cependant pas été battu cette année. Dimitros Lourdas avait 10 ans et 216 jours lorsqu'il a remporté le bronze par équipe en gymnastique. Quant à Marjorie Gestring, elle est la plus jeune championne olympique de tous les temps. La plongeuse aquatique était âgée de 13 ans et 268 jours - 63 jours de moins que Nishiya. Ces résultats remontent à un passé lointain: Lourdas a concouru à Athènes en 1896, Gestring à Berlin en 1936.
De nos jours, ces enfants-stars touchent un public jeune. Ils impressionnent par leur look frais. Sky Brown est déjà une star: elle représente autre chose que ce qui est connu dans le sport de haut niveau. Cette Britannique n'a par exemple pas besoin d'un entraîneur: elle apprend toutes les nouvelles techniques depuis YouTube.
A quoi servent les Jeux de jeunesse?
Ces exemples sont peut-être inspirants. Mais le folklore qui les entoure est néanmoins discutable.
En gymnastique artistique, l'engouement pour les jeunes athlètes a été stoppé net en 1997. Une limite d'âge minimale de 16 ans a été introduite pour protéger les enfants: une si grande pression peut être néfaste pour des jeunes de 12 ou 13 ans. Il y a donc bien un revers de la médaille, raison pour laquelle, depuis 2010, le Comité international olympique (CIO) organise des Jeux de la jeunesse spécialement mis en place pour les jeunes de 14 à 18 ans.
Trop peu de limites d'âge
Pourquoi des enfants concourent-ils aussi lors des Jeux Olympiques dans les autres disciplines, face à des adultes? Il n'existe pratiquement aucune limite d'âge lors des Jeux car le CIO s'en remet aux règlements des fédérations sportives. Or, seules une minorité de ces organisations fixent elles-mêmes des limites, comme la gymnastique (16 ans), la boxe (18 ans), le plongeon aquatique (14 ans) ou le cyclisme (19 ans). Ajoutons encore le patinage artistique (15 ans) et le ski (16 ans) en hiver. A voir si les fédérations sportives de disciplines qui attirent les superjeunes décideront d'en mettre en place dans les prochaines années.