Si l'on avait besoin d'une preuve supplémentaire, Wendy Holdener a rappelé qu'elle faisait partie des athlètes qui répondent présents lors des grands rendez-vous. La double championne du monde du combiné (2017 et 2019) a ajouté une sixième médaille personnelle à sa collection, JO et Mondiaux compris. Sept si l'on compte l'or du Team Event à Pyeongchang.
Un bilan admirable pour une skieuse qui se repose rarement. Originaire d'Unteriberg, la Schwytzoise s'est toujours astreinte à un régime d'entraînement XXL. Sans doute moins talentueuse qu'une Lara Gut-Behrami, Wendy Holdener a construit son palmarès en retroussant ses manches.
A 28 ans dont plus de dix au sein du Cirque blanc, demeure néanmoins ce sentiment que Wendy Holdener est abonnée aux places d'honneur. Car hormis ses deux titres mondiaux en combiné, elle a souvent manqué la victoire d'un rien.
En Corée du sud, Frida Hansdotter avait glané l'or du slalom pour 0''05. A Pékin, ce ne sont que douze centièmes qui séparent Holdener de la médaillée d'or Petra Vlhova. Mais même si cette image de Poulidor du slalom (29 podiums pour aucune victoire) lui colle aux lattes, cette médaille de bronze la comble de joie.
Pas aussi relâchée que d'habitude
Parce qu'en franchissant la ligne, Wendy Holdener imagineait que sa troisième place provisoire ne résisterait pas aux quatre filles venant après elle. «Lorsque j'ai franchi la ligne d'arrivée, j'étais très déçue parce que je pensais que cela ne suffirait pas pour remporter une médaille», a-t-elle souligné.
«Et puis j'ai vu les filles passer derrière moi, et les sentiments ont fait le yo-yo. Je suis simplement heureuse que cela ait quand même suffi pour décrocher une médaille parce que je n'étais pas très sereine dans l'aire d'arrivée», a-t-elle poursuivi. «Mais j'avais quand même ce petit espoir que cela se passe comme chez les messieurs cette saison et que cela finisse par me sourire. Je suis vraiment très satisfaite de ce dénouement.»
La Schwytzoise a pourtant admis n'avoir pas eu le même relâchement que d'habitude. La grosse faute sur le parcours initial a dû lui rappeler que sur le virage court, la moindre perte de concentration se paie au prix fort. On l'a vu mercredi avec Mikaela Shiffrin en première manche et avec Sara Hector en deuxième.
Alors plutôt que de se demander où elle a perdu l'or, Wendy Holdener préfère bien évidemment se dire qu'elle est allée chercher cette médaille de bronze. Comme à Pyeongchang, le métal décroché va lui donner de la confiance pour le combiné prévu dans huit jours. Et pourquoi pas aller chercher l'or olympique, toute seule, comme une grande qu'elle est déjà. (ATS)