Nouvelle breloque ce samedi?
Céline van Till: «Cette médaille est le symbole de ma vie»

Médaillée d'argent du contre-la-montre aux Jeux paralympiques de Paris, Céline van Till est revenue pour Blick sur sa performance. L'occasion également pour la Genevoise de se projeter sur sa course de samedi.
Publié: 06.09.2024 à 18:12 heures
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Dernière mise à jour: 06.09.2024 à 18:21 heures
Céline Van Till a remporté la médaille d'argent du contre-la-montre des Jeux paralympiques de Paris.
Photo: keystone-sda.ch
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Bastien FellerJournaliste Blick

Mercredi, Céline van Till a obtenu la médaille d'argent du contre-la-montre catégorie «tricycle» 10'' derrière la Néerlandaise Marieke van Soest. Une performance remarquable compte tenu du mélange des deux catégories T1 et T2 et du fait que la Genevoise devait s'élancer 3 minutes 30 secondes après certaines de ses concurrentes.

À la veille de sa prochaine course des Jeux paralympiques de Paris, Blick s'est entretenue avec la cycliste pour revenir sur cette médaille, mais également pour se plonger dans l'épreuve de ce samedi: la course en ligne.

Céline van Till, racontez-nous les deux jours qui nous séparent de votre deuxième place au contre-la-montre de mercredi.
C'est assez exceptionnel comme ressenti. Les émotions quant à elles sont retombées, donc ça m'a permis de gentiment réaliser ce qui m'arrive. J'ai reçu des centaines de messages de félicitations, de témoignages, et ça m'a vraiment beaucoup touchée. En tant que sportif, il faut réussir à gérer tout ça. Il a de plus fallu répondre aux sollicitations des médias. Ça prend quand même de l'énergie, tenant compte qu'il reste encore une compétition. Sinon, ces deux derniers jours ont été consacrés avant tout à la récupération. J'ai eu des massages, fait de la physio, des bains froids. J'ai me suis aussi entraînée une heure par jour et je me suis bien reposée. J'étais également très heureuse d'accueillir ma maman et deux très bons amis au village paralympique. Donc la journée d'hier, on va dire qu'elle était surtout consacrée au social, répondre comme je le pouvais aux messages et consacrer du temps à côté de la récupération à ma famille et mes amis.

Avez-vous réussi à répondre à tout le monde?
J'espère (Rires). Les personnes comprennent très bien si je ne leur réponds pas, mais j'aimerais témoigner de leur soutien. Au moins montrer que j'ai bien reçu leur message par le biais d'un like sur les réseaux sociaux ou en envoyant sur Whatsapp simplement un petit cœur en retour pour les remercier.

Les Jeux ne sont pas finis pour vous, avez-vous tout de même eu le temps de fêter cette performance?
Oui, un petit peu, mais... comme on dit à vélo, on a la tête dans le guidon. Je me suis laissée le temps de vivre ces émotions mercredi soir. J'ai répondu, malgré la fatigue, à bon nombre de sollicitations médias, notamment pendant le trajet en navette qui me ramenait au village parce qu'il a fait un grand détour et a mis deux heures au lieu de 50 minutes. J'ai aussi pu lire des messages. Mais c'est sûr qu'à un moment, il faut réussir à dire stop et se concentrer sur le prochain objectif qui va arriver.

Vous étiez très émue au terme de la course, qu'est-ce que cette médaille représente pour vous?
C'est le symbole de ma vie. J'ai commencé l'équitation à pratiquement 6 ans. C'est la première discipline dans laquelle j'ai atteint le plus haut niveau, d'abord avec les juniors. Après mon accident, bien entendu, c'était avec l'équipe paralympique suisse et j'ai participé aux Jeux de Rio en 2016. Ensuite, je me suis lancée en athlétisme durant quatre ans et maintenant, après trois années de cyclisme et surtout un énorme travail et beaucoup d'efforts, j'en suis arrivée là. Cela symbolise tout cela, tout mon parcours. Le sport, c'est ce qui m'a toujours permis de garder la tête hors de l'eau, même dans les moments les plus durs que j'ai vécus après mon accident.

En tant que championne du monde en titre, y a-t-il une déception de ne pas être montée sur la plus haute marche du podium?
Bien entendu. Mais je suis vraiment très contente et satisfaite de mon résultat pour deux raisons. Déjà, un métal olympique, c'est quelque chose d'irremplaçable, c'est très différent d'un titre de championne du monde. Ensuite, j'ai dû faire face à un nouvel enjeu pendant la course de mercredi: les catégories, T1 et T2, ont été regroupées et le temps total de certaines athlètes a été déduit de 13%. De plus, je partais avec un handicap de 3 minutes 30. Donc le défi était grand. J'ai terminé première de ma catégorie T2 alors que c'est une cycliste de la T1 qui a gagné.

Vous porterez une nouvelle fois le costume de favorite ce samedi, cette médaille vous aide-t-elle à aborder avec moins de pression cette nouvelle course?
Alors oui et non. C'est clair, la médaille est là et je la ramènerai en Suisse, à Genève. Mais après, je pars quand même en tant que favorite pour la course en ligne, donc il y aura forcément certaines attentes. Mais disons que j'ai surtout envie de courir, de faire ma course, de faire du mieux possible. Et après, on verra bien. Je vais devoir faire une course tactique, très intelligente. Compter vraiment sur ces trois dernières années qui m'ont permis d'acquérir de l'expérience. Je ne devrai surtout pas me griller dès le départ et vraiment garder de l'énergie jusqu'au sprint final si ça devait se terminer là.

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