Mario Kart s'invite aux Jeux
«Au début, je me suis demandé ce que c’était ce truc»

Les finales de kayak-cross ont réuni 18’000 personnes au centre nautique de Vaires-sur-Magne. Un immense succès pour une discipline appelée à rajeunir son sport.
Publié: 05.08.2024 à 18:58 heures
Martin Dougoud (à g.) a terminé 5e de cette nouvelle épreuve
Photo: Claude Diderich/freshfocus

Est-ce totalement absurde ou génial? La question, on ne va pas se mentir, pouvait se poser avant cette épreuve de kayak-cross qui faisait son apparition pour la première fois aux Jeux olympiques. Après un après-midi à voir un stade plein vibrer pour cette discipline et voir les réseaux sociaux s'enflammer, plus de doute: c'est fantastique.

Avant de faire arènes combles à Paris, la toute jeune discipline a mis du temps à convaincre les puristes. Tous ne le sont pas encore, d'ailleurs. Il faut dire que s’élancer quatre par quatre dans le cours d’eau pour une épreuve à mi-chemin entre Mario Kart, Intervilles et du ski-cross, ça peut surprendre. «Honnêtement? Je n’étais pas fan de ce sport, dans un premier temps.» La confession vient de Martin Dougoud, cinquième lors de cette grande première.

Le Genevois établi à Pau détaille: «Je me suis demandé ce que c’était ce truc (rires) Mais j’ai commencé à m’entraîner et à y prendre goût.» Ce d’autant plus que ses caractéristiques de slalomeur «traditionnel» se prêtent parfaitement à une bonne pratique du kayak-cross. «Il y a des gens qui voulaient se spécialiser, précise-t-il. Mais on peut très bien être bon dans les deux.» Pas question donc de devoir choisir pour la suite de sa carrière.

«C'est le jeu»

À Paris, Martin Dougoud se voyait déjà avec une médaille autour du cou. «J’ai mal dormi, car j’y pensais beaucoup. Je ne souhaite ça à personne parce que c’était un peu long.» Et jusqu’en demi-finale, tout s’est bien passé. Une manœuvre de son rival français Boris Neveu l’a mis hors course. «C’est le jeu, accepte-t-il. C’est bien joué de sa part.»

C’est justement cet aspect plus aléatoire qui peut ne pas plaire aux détracteurs de cette discipline. Le téléspectateur, lui, y trouve son compte. Dépassements nombreux, retournements de situations et spectacle sont au rendez-vous. «C’est une opportunité géniale pour le canoë de se montrer sous un jour nouveau, s’enthousiasme la Bernoise Alena Marx, sixième. À l’internationale, mais aussi en Suisse où mon sport n’est guère connu.»

Comme Martin Dougoud, elle a échoué lors de la demi-finale. Déçue, elle sait qu’à Paris, elle a engrangé une belle expérience, elle qui n’a que 23 ans. «C’est dur de voir le positif pour le moment, mais dans quelques jours, je pense que je réaliserai ce que j’ai fait et que j’ai de quoi être fière de moi.» Et fière d’avoir participé à l’éclosion d’une nouvelle discipline qui a tout pour plaire.

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