Marc Rosset hausse les épaules, sourit et s'enthousiasme: «Je suis un fou de sport!» Le Genevois de 53 ans se réjouit comme un gamin des Jeux olympiques. Pour le consultant de la RTS, le grand événement parisien sera une fête: «Une fois tous les quatre ans, il y a des trucs qu'on ne voit jamais ailleurs. Le tennis de table, le badminton, ce genre de choses. C'est tout simplement génial!»
Et de manière peut-être étonnante, ce n'est pas le tennis qu'il a le plus regardé pendant toutes ces années: «Bien sûr, j'ai vu les matchs de Roger Federer, Belinda Bencic et compagnie. Mais pendant les JO, j'ai d'autres priorités. Les épreuves d'athlétisme, par exemple. Je trouve ça fantastique à suivre».
Drame dans un chaudron de sorcière
Rosset est toujours sous le charme de la magie olympique qu'il a pu vivre lui-même autrefois. Une magie qui l'a même porté à la victoire surprise à Barcelone en 1992. Le géant de 2m01 est le dernier joueur à avoir remporté l'or sur terre battue. Depuis, plus aucun tournoi olympique de tennis ne s'est déroulé sur cette surface. Jusqu'à aujourd'hui. Car à partir de ce samedi, le joli complexe de Roland Garros ouvrira ses portes une deuxième fois cette année, après le tournoi du Grand Chelem de fin juin. Mais cette fois-ci, il y aura une ambiance olympique.
Les souvenirs de Rosset de la finale mémorable contre le héros local Jordi Arrese sont encore frais malgré les 32 ans qui les séparent. Il ressent toujours «l'ambiance spéciale» dans laquelle son adversaire savait que tout le public était derrière lui. Tous contre Rosset. Un désavantage? Non! «Les fans étaient contre moi, mais j'adorais ça! Cela m'a aidé et cela m'a même donné la dose de motivation supplémentaire nécessaire.»
Rosset s'est imposé en cinq sets (7-6, 6-4, 3-6, 4-6, 8-6), a fait vivre un drame à la Catalogne ce jour-là... et provoqué la joie du camp suisse en remportant la seule médaille d'or helvétique des JO 1992.
«Novak en a vraiment envie»
Après Rosset, seule Belinda Bencic (27 ans) a réussi a remporté l'or olympique en simple au tennis côté suisse. C'était à Tokyo en 2021. Dans la carrière de Roger Federer, ce vide n'a jamais été comblé, lui qui s'est imposé en double avec Stan Wawrinka. C'est d'ailleurs la même chose pour Novak Djokovic (37 ans), qui aimerait enfin compléter son palmarès à Paris. C'est aussi pour cette raison que Rosset estime que le tournoi olympique ne fait plus autant d'ombre aux événements majeurs qu'auparavant: «Il est devenu le cinquième Grand Chelem. Je suis d'avis que l'importance de la victoire olympique a clairement augmenté. Novak en est actuellement le meilleur exemple, il en a vraiment envie».
Ce tournoi sera également spécial pour une autre raison. Il le sera parce que c'est peut-être la dernière fois que l'on verra Rafael Nadal à Roland-Garros. Et pas seulement en simple, mais aussi en double superstar aux côtés de Carlos Alcaraz. Et, parce que deux autres vieux briscards veulent eux aussi en découdre une nouvelle fois au niveau olympique: Stan Wawrinka et Andy Murray, pour qui il s'agira du tout dernier tournoi de sa carrière et qui est encore plus sous les feux de la rampe ces jours-ci.
Pour Marc Rosset, l'attente quasi frénétique des matches est à l'image de son travail: il est passionné et peut se permettre de ne faire que ce qui lui plaît, que ce soit en tant qu'expert pour la RTS ou en tant que co-organisateur du tournoi ATP de Genève. Comme il dit de lui-même: «Je n'ai jamais eu besoin de travailler de ma vie».