L'entraîneure en chef suspendue, l'analyste vidéo condamné à une peine de prison avec sursis et l'assistante renvoyée chez elle – l'équipe nationale féminine canadienne fait les plus gros titres de ces Jeux olympiques. Des drones ont été utilisés pour filmer un entraînement de l'adversaire, la Nouvelle-Zélande, qu'elles ont battue (2-1) jeudi.
Ce qui semble être un incident ponctuel semble être systématique pour le Canada. La chaîne de télévision TSN révèle que des astuces d'espionnage ont déjà été utilisées à plusieurs reprises, y compris chez les hommes. Par exemple, en novembre 2019, un entraînement de l'équipe américaine a été filmé avant une rencontre de la Ligue des nations, comme le racontent deux sources «avec des informations de première main».
Elles révèlent que l'espionnage a déjà été utilisé chez les femmes lors des Jeux olympiques. En 2021, le Canada a joué en ouverture contre le Japon, pays hôte, dont deux entraînements ont été enregistrés en amont. «En raison des conditions strictes (ndlr: à cause de la pandémie de Corona), c'était un peu difficile à l'époque, mais on a trouvé des moyens de se faufiler hors de l'hôtel», raconte l'un des initiés. Il était facile de se cacher derrière des buissons ou des murs et de filmer les entraînements. Le match s'est terminé sur un score de 1-1 et le Canada a ensuite été sacré champion olympique.
Des membres du staff sont contraints à l'espionnage
Avant le match de qualification pour la Coupe du monde 2022 contre le Panama, on aurait également tenté de filmer des séances d'entraînement. Et lorsque les Nord-Américaines ont voulu se rendre en Australie pour la Coupe du monde 2023, on a pu constater à quel point on agissait apparemment sans scrupules. Selon les sources, des membres du staff de coaching ont été informés que cela faisait partie de leur travail d'espionner les équipes adverses. L'un d'entre eux aurait refusé de le faire et son voyage aurait été purement et simplement annulé.
De telles situations ne seraient pas inhabituelles, selon les sources de TSN: «Dans certains scénarios, les gens ont été mis sous pression. On leur a dit: 'Tu dois te donner à 110% et cela fait partie de ton travail – si tu n'es pas à l'aise avec cela, tu n'as pas ta place dans l'équipe.'»
Certains coachs ne semblent pas avoir mauvaise conscience à cet égard. Comme le précisent les sources anonymes, les entraîneurs considèrent l'espionnage comme un «avantage compétitif» et le justifient par le fait que «tout le monde le fait». «Mais c'est de la triche», précise l'une des personnes.
L'or olympique de 2021 sera-t-il retiré?
L'avantage que le staff peut tirer du matériel vidéo est considérable: «Tu apprends à connaître la formation de l'adversaire, la mise en place, qui tire les penalties, qui tire les standards.» Le chef de la fédération canadienne Kevin Blue a assuré à la FIFA que les joueuses n'avaient pas pu prendre l'avantage dans le cas le plus récent et a demandé à la fédération mondiale de ne pas exclure l'équipe des Jeux olympiques et de ne pas retirer les points gagnés contre la Nouvelle-Zélande.
Dans le même temps, il a assuré que la fédération s'engagerait pleinement dans une enquête afin d'examiner ce «manquement systématique à l'éthique». En effet, comme il l'a révélé, une «tentative d'utilisation de drones» de la part des Canadiens, qui se sont hissés jusqu'en demi-finale, a également eu lieu lors de la récente Copa América.
Entre-temps, la FIFA a également ouvert une enquête. Celles-ci ne se consacrent pas seulement au cas actuel, mais aussi et surtout à celui des précédents Jeux d'été. La question se pose de savoir si le Canada doit être privé de l'or olympique.