Le résultat est brutal, mais pour Rachel Moret, ce n'est qu'un détail de la meilleure chose qui a pu lui arriver dans sa vie. Certes, elle a perdu en seizième de finale contre Chen Meng (0-4) mais la Chinoise de 27 ans est actuellement numéro 1 mondiale. «C'était un sentiment incroyablement puissant de pouvoir jouer contre la meilleure joueuse du monde», a déclaré Moret après cette rencontre courte mais intense.
Après seulement 21 minutes, l'impressionnant spectacle de la pongiste asiatique était terminé. Avec un total de 44 à 18 points, la vice-championne du monde de 2019 n'a laissé qu'une petite chance à la Suissesse, dans le quatrième et dernier set. Même si, à la fin, le résultat était à nouveau sans appel (11-7). «J'ai bien joué et j'ai même pu en profiter à la fin», a résumé Rachel Moret qui quitte le gymnase métropolitain avec un bagage mental rempli d'émotions.
Le voyage fantastique de la Vaudoise a peut-être pris fin après une semaine à Tokyo, mais il a duré bien plus longtemps qu'elle ne l'avait jamais imaginé. «C'était une expérience incroyable de jouer ici au plus haut niveau, s'est réjouit Rachel Moret. Cela me donne un nouvel élan pour ma carrière. Maintenant, je dois d'abord prendre des vacances et digérer toutes ces émotions.»
Un moment historique pour la Suisse
La pongiste qui s'est exilée à Nîmes repensera longtemps à son triomphe contre la double championne d'Europe Georgina Pota. Rachel Moret a disputé le match de sa vie contre la Hongroise de 36 ans et a battu l'ancienne numéro 14 mondiale sur un score sec (4-1). «J'ai joué mon meilleur tennis de table», a affirmé la Vaudoise, qui se souvient avec le sourire de ses débuts lorsqu'elle avait gagné un tournoi à l'âge de 13 ans sur les tables d'une piscine du lac Léman. Elle avait été immédiatement contactée par le club de tennis de table de Morges.
Le ping-pong s'est vite transformé en tennis de table, et le diamant brut de la Suisse romande s'est rapidement hissé au sommet national. Mais il a fallu beaucoup de temps à l'octuple championne suisse pour faire sensation sur la scène internationale. Elle n'a rien lâché et, à 29 ans, elle est entrée dans le top 100 mondial. Elle a même atteint la 68e place — une première dans l'histoire du tennis de table suisse. Tout aussi historique que sa performance à Tokyo, qui pourrait la catapulter dans de nouvelles sphères.