Jacky Delapierre a été comme chacun époustouflé par le record du monde de Karsten Warholm sur 400 m haies (45''94) à Tokyo. Le patron d’Athletissima est en négociations avec le Norvégien pour le faire venir à la Pontaise le 26 août prochain.
Jacky Delapierre, comment avez-vous réagi à cette performance extraordinaire?
C’était une finale stratosphérique. Personne ne pouvait s’attendre à un tel record du monde (45''94), et certainement pas Warholm lui-même. Il a aspiré tous les autres finalistes. Presque tous ont battu un record national ou un record continental. Cette finale restera comme un grand moment du sport pendant plusieurs années.
Karsten Warholm a-t-il l’étoffe et la personnalité pour devenir la superstar que recherche l’athlétisme depuis la retraite d’Usain Bolt?
Je pense que oui. Il a du charisme, il a ses coups de gueule et se montre très expressif. En même temps, il est très méticuleux. Rien chez lui n’est laissé au hasard. Il connaît son programme longtemps à l’avance et a peu couru cette année. Mais c’est quelqu’un de naturel, très abordable. Il s’entraîne toujours avec un coach norvégien, Staale Froynes. Son management n’est pas envahissant, rien de compliqué avec lui, ni avec Warholm.
Comment expliquer la formidable explosion des performances cette année en athlétisme, avec déjà sept records du monde, dont deux à Tokyo (Yulimar Rojas au triple saut et Karsten Warholm)?
Les athlètes ont été frustrés en 2020 avec le Covid. Ils ont faim. Le calendrier a aussi été léger cette année encore, et les athlètes ne se sont pas dissipés à courir le cachet. Ils ont suivi une préparation méthodique pour ces JO. Le matériel joue un rôle, que j’évalue entre 5 et 7%. Mais l’égalité des chances est respectée. Tout le monde à Tokyo est équipé des chaussures à pointes de la nouvelle technologie. Le débat n’est pas nouveau. Il s’était déjà posé à l’époque lors du passage des pistes en cendrée au synthétique. Les choses évoluent.
Peut-on espérer voir Warholm à Athletissima le 26 août prochain?
Ce n’est pas exclu. Nous discutons. Le cas échéant, nous informerons incessamment.