L'époque où les vainqueurs olympiques se voyaient remettre une couronne d'olivier, symbole de force et d'honneur, est révolue depuis longtemps. Les Jeux olympiques sont devenu des jeux commerciaux, où il s'agit de gagner des médailles et donc de l'argent. En effet, les fédérations nationales motivent leurs athlètes par le biais de primes, mais celles-ci varient fortement d'un pays à l'autre et d'un sport à l'autre.
Chiara Leone, la championne olympique suisse de tir, reçoit de Swiss Olympic une prime de 50 000 francs. Steve Guerdat et Julie Derron reçoivent chacun et chacun 40 000 francs pour leurs médaille d'argent, Roman Mityukov, Zoé Claessens et Audrey Gogniat 30 000 pour leurs troisièmes places. Les rameurs Roman Röösli et Andrin Gulich, qui ont remporté le bronze par équipe, se partagent la prime de 55 000 francs.
740'000 dollars pour la médaille d'or
Si ces montants semblent raisonnables, d'autres pays ont une tout autre idée de la récompense. Singapour paie 740'000 dollars (environ 640'000 francs) pour une médaille d'or, et 25% de ce montant pour le bronze. L'Etat insulaire n'a pas encore de médailles à Paris. Toutefois, Maximilian Maeder, 17 ans, dont le père est suisse, a de bonnes chances de monter sur le podium vendredi en kitesurf.
Hong Kong est également généreuse. L'or y est récompensé à hauteur de 550 000 francs, le bronze de 140 000 francs, et l'escrimeur Ka Long Cheung a pu défendre son titre de Tokyo et toucher le pactole. En outre, Man Wai Vivian Kong s'est classée troisième à l'épée en individuel, et la nageuse Siobhan Bernadette Haughey a terminé deux fois troisième, emportant avec elle une prime de 280 000 euros depuis Paris.
Pour la première fois dans l'histoire des Jeux olympiques, l'athlétisme bénéficie d'une prime supplémentaire de la part de la Fédération internationale: 50'000 dollars américains (43'000 francs) pour chaque médaille d'or. Si cela enthousiasme les stars, cela irrite les puristes olympiques. Il est clair que la commercialisation totale de ces événements sportifs géants ne peut plus être stoppée. Et les fans en paient le prix fort. Les billets pour les compétitions, achetés légalement, coûtaient entre 24 et 980 euros selon la session et la catégorie choisies.
Coloscopie gratuite à partir de 45 ans
Si la Suède, la Grande-Bretagne, l'Islande, la Nouvelle-Zélande et la Norvège ne distribuent pas de primes, certains pays récompensent de manière créative. En Corée du Sud, une médaille dispense les vainqueurs du service militaire obligatoire de 18 mois, avec un bonus de 47 000 dollars. Au Kazakhstan, une médaille d'or donne droit à un appartement de trois pièces, une médaille d'argent à deux pièces et une médaille de bronze à un appartement d'une pièce. La Lituanie verse 125 000 francs pour l'or, plus les frais de location après la carrière sportive. La Malaisie verse 190 000 francs aux champions olympiques, plus une voiture.
Le gymnaste philippin Carlos Edriel Yulo, médaillé d'or au sol et au saut, a reçu un cadeau remarquable. Il reçoit une prime d'environ 200 000 francs, ainsi qu'un terrain, une maison et un appartement dans un quartier riche non loin de la capitale Manille. Grâce au don d'une chaîne de restaurants, il pourra manger à volonté toute sa vie. De plus, à partir de 45 ans, il peut se faire faire gratuitement une coloscopie de ses intestins aussi souvent qu'il le souhaite. Etant aujourd'hui âgé de 24 ans, il a le temps d'y penser.