Cela fait bientôt dix jours, mais Samuel Walser a toujours ce rugissement en tête. Lors du match remporté 5-3 face à Berne, c'est lui qui a inscrit le but victorieux, à la 56e minute. Son 4-3 a permis aux Dragons d'assurer un dixième succès consécutif. Un record pour la formation de la BCF Arena. «C'était une soirée incroyable, nous a-t-il confié. J'avais l'impression de disputer un match de play-off. Tout était réuni. Il y avait de l'ambiance dans les tribunes et nous avons gagné.»
Ce jour-là, Samuel Walser était toujours en pleine négociation avec Christian Dubé, directeur sportif des Dragons. «J'avais plusieurs offres sur la table, précise-t-il. Je ne peux pas vous dire que j'ai décidé lors de cette victoire face à Berne de rester à Fribourg. Je ne sais pas si certaines personnes prennent de telles décisions en un quart de seconde, mais moi pas.»
Par contre cette soirée folle l'a convaincu d'une chose: il se sentait bien à la BCF Arena. «Ce soir-là, je me suis dit que ce serait cool de rester à Fribourg, oui. Nous avons encore discuté une fois ou deux avec Christian Dubé et la décision est finalement intervenue assez rapidement.»
Pièce après pièce
Depuis son arrivée sur les bords de la Sarine en 2018, Samuel Walser a vécu de nombreuses transformations. Celle de la patinoire, évidemment. Mais également celle du club. «Regardez notre équipe aujourd'hui et celle de l'année prochaine, s'emballe-t-il. Reto Berra, Raphael Diaz et bientôt Christoph Bertschy. C'est un sacré noyau de joueurs, non? On voit que le club construit dans la bonne direction.»
Le Soleurois a également évolué. «Ma première saison n'était pas très bonne. J'ai dû m'adapter à un nouvel environnement, détaille-t-il. Durant la seconde, je pense avoir été meilleur, mais pas totalement en réussite offensivement. Mais dès la troisième, j'ai commencé à jouer au niveau que j'espérais.» Avec déjà 10 points à son compteur, le joueur de centre réalise une belle quatrième saison.
«Je connais mon rôle»
Au centre de la troisième ligne, Samuel Walser participe grandement au succès de l'équipe. À 29 ans, n'aurait-il pas eu envie d'aller ailleurs pour, peut-être, trouver un rôle plus en vue? «Ici, je suis un spécialiste du box-play, avance-t-il. Je connais mon rôle et je suis à l'aise. Bien sûr que j'aurais pu chercher à aller ailleurs et demander à jouer du power-play. Mais à Fribourg, je suis dans un environnement qui me plaît. Je me sens bien et l'équipe tourne bien. Cela ne me donnait pas envie de partir.»
Récemment, Christian Dubé a annoncé que les joueurs devraient faire des sacrifices financiers s'ils souhaitaient prolonger. L'arrivée de Christoph Bertschy a fait un joli trou dans le budget des Dragons. Les clubs intéressés n'auraient-ils pas pu lui offrir davantage? Sans entrer dans les détails trop spécifiques, il précise: «Sur la glace, je suis quelqu'un qui prend des risques. Je vais là où cela fait mal et je n'ai pas froid aux yeux. Mais dans la vie privée, je suis plutôt quelqu'un qui cherche une sécurité et une stabilité. Au bout du compte, j'étais satisfait de signer un contrat un peu plus long. Surtout si l'on voit la direction prise par Fribourg Gottéron. Cela donne envie de faire partie de ce projet.»
«Je vais me mettre au français»
Le mot projet revient d'ailleurs fréquemment dans sa bouche. «Ce contrat est un projet pour moi, poursuit-il. Nous avons l'occasion de construire quelque chose de bien. Nous avons toutes les pièces pour viser un titre de champion de Suisse. En signant ce contrat, je suis convaincu que c'est un objectif qui n'a rien d'irréaliste.»
Celui qui vit actuellement dans la partie singinoise du canton a promis de se mettre bientôt au français. «Je suis en train de terminer une formation, se justifie-t-il. Je n'ai pas encore pu me mettre sérieusement à apprendre une autre langue. Mais ce sera une priorité lorsque j'aurai à nouveau un peu de temps à disposition.» En cinq ans, il devrait trouver le moyen d'y parvenir. «J'ai déjà effectué des recherches dans ce sens», rigole-t-il.