Le visage de Vincent Praplan démontre un grand soulagement. Le joueur valaisan a inscrit son premier but lors du cinquième match de la saison contre Langnau, le 17 septembre dernier. Il s’est essuyé l’épaule en le célébrant, probablement pour symboliser le fait d’avoir enlevé le singe de son dos. L’expression «un singe sur le dos» vient d’Amérique du Nord et signifie porter un fardeau. Mais Vincent Praplan, qui a ensuite manqué six matches en raison d’une blessure au pied, s’était réjoui trop vite.
En 2017, l’attaquant était le meilleur buteur de la Suisse lors du championnat du monde à Paris. Depuis, les déceptions se succèdent. En 2018, il a été relégué avec Kloten. Il part ensuite en Amérique du Nord, mais revient une saison plus tard. A Berne, le Valaisan a d’abord eu du mal à trouver sa place dans l’équipe. Aujourd’hui, il l’affirme: «Je me sens à l’aise.» Mais dans sa troisième année avec les Ours, il passe par une période creuse.
«Extrêmement frustrant»
Praplan est l’un de ces joueurs qui devraient faire la différence. Cette année, il n’y arrive pas. «Vous faites tout pour vous améliorer, vous travaillez davantage dans le domaine physique et mental, vous regardez plus de vidéos. Mais il manque le déclic.»
L’attaquant ne cache pas sa peine: «C’est extrêmement frustrant car je sais de quoi je suis capable. Je pourrais jouer comme je le faisais à Kloten lorsque j’avais 22 ou 23 ans. J’ai perdu ma décontraction et mon espièglerie, je me crispe parce que je veux forcer les choses. Cela fait des mois, voire des années, que je m’inquiète pour cela. J’y pense toute la journée.»
Praplan se souvient de ses débuts, alors qu’il était un jeune hockeyeur qui s’introduisait la nuit dans la patinoire de Sierre pour jouer sur la glace fraîchement nettoyée. «Quand vous êtes un enfant, vous jouez et vous vous amusez. Je dois retrouver cette joie. Le hockey n’est pas censé être un travail. Je fais ce que j’aime, j’entends les cris de la foule après une bonne action. Cela vous rend beaucoup de choses. Mais pour l’instant, je m’investis et je ne récupère pas grand-chose.»
«Je ne suis pas le problème»
Il y a un an, un échange entre Vermin et Praplan était envisagé. Cependant, la question n'a jamais été posée au Sierrois. Il n’aurait pas été d’accord non plus, déclarant: «Je n’ai pas l’impression d’être le problème de l’équipe. Je veux aider les autres et faire partie de la solution. Abandonner n’est pas une solution».
Ce vendredi soir, Berne affronte à nouveau Langnau. Peut-être que Praplan se débarrassera à nouveau du singe sur son dos lors de ce derby.