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Oui, Lausanne gagne des matches mais pas forcément parce qu'il le mérite plus qu'avant. Paradoxalement, c'est même plutôt l'inverse. Lausanne gagne actuellement des matches qu'il devrait perdre alors qu'en début de saison, il s'inclinait lors de matches qu'il dominait. On se plonge dans les statistiques pour y voir un petit peu plus clair.
Les graphiques ci-dessous proviennent de 49ing.ch et représentent une «Moyenne Mobile» prenant toujours en compte les 10 dernières rencontres. En calculant ainsi, on enlève les fluctuations au match après match et on peut mieux mettre en évidence des tendances. Toutes les données sont calculées à 5 contre 5 et pour 60 minutes.
Une production offensive en baisse
Durant les quatre premiers mois de la saison, Lausanne était l'équipe qui créait le plus d'attaque avec plus de 64 shoots par rencontre en direction du but adverse (tirs cadrés, bloqués ou non-cadrés, cela s'appelle le Corsi). Cela se voit d'ailleurs très clairement sur le graphique ci-dessus. Les Lions flirtaient même avec les 67-68 shoots par match durant le mois de décembre. Personne ne faisait mieux.
Depuis le début de l'année, c'est plus compliqué puisque le LHC a vu son Corsi chuter à 54,2. Les hommes de John Fust naviguent désormais aux alentours de la huitième place dans le volume de shoots générés.
Davantage de shoots concédés
La tendance observée ci-dessus pourrait être couplée à une stabilité défensive ou carrément à un changement systémique expliquant la baisse du nombre de shoots global. Cela ne semble pas être le cas. Depuis le début janvier et plus généralement depuis un mois, le Lausanne HC est plus permissif dans sa zone. Si les Lions font toujours partie des bonnes équipes de la ligue, ils ne sont plus les meilleurs comme ce fut le cas entre septembre et décembre.
Une domination (forcément) moins nette
Il ne faut pas avoir suivi des cours de statistiques pour comprendre que la conjonction des deux facteurs ci-dessus résulte en une domination lausannoise largement moins importante sur les matches. Sur les parties disputées depuis le début du mois, le LHC effectue d'ailleurs moins de 50% des shoots d'une rencontre. Preuve d'une emprise moins grande sur les rencontres. Et dire que courant décembre ce pourcentage flirtait avec les 60%...
Une plus grande réussite
Attention, j'ai écrit «réussite», pas «chance». Ce n'est pas pareil. Le graphique ci-dessus représente le PDO. J'en ai déjà parlé par le passé. Il s'agit de l'addition des pourcentages de réussite aux shoots et du taux d'arrêt du gardien. Une équipe «moyenne» se trouve à un total de 100. Plus le chiffre s'éloigne de cette ligne, plus on peut parler de «sur-performance» ou de «sous-performance».
Dans le cas qui nous intéresse, on voit clairement une longue période au cours de laquelle Lausanne a eu un très net manque de réussite. Les Vaudois méritaient mieux que les résultats obtenus durant les mois de novembre et décembre en rapport au jeu présenté. C'est désormais l'inverse.
On appelle ça une régression vers la moyenne. «Regression to the mean», en anglais dans le texte et c'est un phénomène auquel il fallait s'attendre. Regardez l'évolution du PDO lausannois depuis le début de saison. Les amateurs de maths vont trouver ça fantastique. Et on ne peut que leur donner raison. Reste désormais à savoir si le LHC est capable de devenir une bonne équipe et de s'approcher des 101 de PDO.