«C'était probablement un de nos meilleurs matches de la saison», a apprécié Jan Cadieux. Et le coach de Genève-Servette avait raison d'être satisfait en fin de rencontre. Oui, son équipe a été brillante lors de ce succès acquis avec panache à l'extérieur et Lausanne a pris une leçon de hockey durant toute une longue soirée.
Pour cette partie, les Aigles se sont déplacés à Lausanne avec seulement six arrières. En cours de match, Marco Maurer a encore dû jeter l'éponge. «Dans ces circonstances, c'est une victoire qui me plaît beaucoup, car l'équipe a montré énormément de caractère», a appuyé le technicien.
Voici cinq raisons qui expliquent un tel écart:
1. Ligne de parade muselée
Ces derniers temps, le réveil du Lausanne HC a coïncidé avec celui de Jiri Sekac. Le Tchèque a entraîné dans son sillage ses deux partenaires de linges, Damien Riat et Jason Fuchs. La clé pour battre le LHC passe par trouver une solution face à ce trio. Et Genève-Servette ne l'a pas freiné. Il l'a totalement annihilé. Les trois hommes ont été absolument invisibles et ne se sont pas créé la moindre occasion.
Du côté vaudois et contrairement à Genève, les autres triplettes ne sont que rarement là pour compenser le mutisme de la ligne de parade. Il paraît que Robin Kovacs et Richard Panik ont respectivement patiné durant 15 et 16 minutes. Mais les deux hommes n'ont strictement rien apporté. Pire, le second nommé a écopé d'une pénalité pour une faute stupide en milieu de glace.
2. Forecheck très efficace
En l'absence de Martin Gernat toujours malade, la défense du LHC devait compenser tant bien que mal. Si Dario Sidler n'a pas franchement paru à son avantage, c'est toute l'arrière-garde du LHC qui a tiré la langue. Dans ces conditions, ce n'est pas un hasard si le pressing de Genève-Servette a été particulièrement efficace.
Cela a non seulement permis aux Aigles de gêner le jeu de transition des Lions, mais cela a aussi permis aux visiteurs de passer énormément de temps en zone offensive. Et à force de tourner en zone offensive, des occasions se créent naturellement lorsque l'on possède dans ses rangs autant de joueurs de talent.
3. Gardien ordinaire
Depuis son arrivée en Suisse, Eetu Laurikainen avait remporté les six premiers matches qu'il avait disputés avec sa nouvelle équipe. Face à Genève, le Finlandais n'a certes pas été aidé. Mais il n'a pas fait d'arrêt déterminant qui aurait pu permettre à son équipe de rester dans le match. Il a finalement été remplacé après le 1-4 avec un taux d'arrêt de 73%. Bref, une soirée à oublier pour lui aussi.
4. Défense plus hermétique
Si Robert Mayer (40 minutes) et Gauthier Descloux (20 minutes) ont mieux paru, c'est également à leur défense qu'ils le doivent. C'est simple, le Lausanne HC n'a quasi jamais pu s'approcher de la cage adverse. Tant en power-play qu'à 5 contre 5, les joueurs de Geoff Ward sont restés en périphérie et ne se sont jamais affairés autour de la cage adverse. Tout l'inverse des Grenat qui ont un jeu beaucoup plus direct et efficace que le LHC. Ce vendredi soir, cela les a également aidés à faire la différence.
5. Un Tömmernes de feu
Et comment résumer ce match sans mentionner «King Henrik»? Ce serait un vrai crime de lèse-majesté. Le Suédois a inscrit quatre points (2 buts, 2 assists) pour la deuxième fois de sa carrière en Suisse. «C'est une belle victoire et je suis forcément content à titre personnel de mes points, mais je pense que je n'ai pas été totalement propres derrière. Il y a moyen de faire mieux de ce côté-ci de la patinoire.» Offensivement, par contre, c'était un récital. Les 1-1 et 1-2 sont tombés à la suite de coups d'œil géniaux du maître à jouer suédois. «Je suis content d'avoir pu permettre à Cavalleri de marquer son premier but en championnat», a apprécié Henrik Tömmernes.
Dès samedi, Sami Vatanen sera de retour. L'occasion de lui permettre de souffler un peu? «C'est sûr que nous devrons être intelligents dans la manière de gérer l'énergie de tout le monde pour nous présenter dans les meilleures conditions en play-off, remarque-t-il. Mais pour le moment, nous devons surtout nous concentrer sur la quête de la première place. Le reste, on verra le temps venu.»
Si Genève réitère une ou deux prestations de ce calibre, la première place devrait être sienne d'ici peu.