Eliot Antonietti. Celui qui entend ce nom y pense immédiatement: «C’est le joueur avec la barbe.» C’est même par elle que le joueur d’Olten se définit. Cela fait douze ans que le défenseur de 1,96 mètre ne s’affiche qu’avec une barbe sur les patinoires du pays. Sa marque de fabrique.
Mais le joueur n’a pas décidé de se laisser pousser la barbe par simple caprice. C’est à la suite d’un pari avec Christopher Rivera, alors son coéquipier à Genève, que le défenseur s’est lancé: «Je lui ai dit que je ne la raserais que si je gagnais un titre de champion», se souvient le Romand.
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Ce plan a été contrecarré début 2018 par l’ex-entraîneur Craig Woodcroft. Ce dernier a forcé Antonietti à se raser en le menaçant de ne pas le laisser jouer une minute de plus dans le cas contraire. Un moment démoralisant pour l’ancien joueur de la Nati. «Lorsque je suis arrivé à la patinoire, mes coéquipiers ne m’ont pas reconnu. Ce n’est que lorsque je me suis assis à ma place dans le vestiaire qu’ils ont compris.»
Le temps est passé et la barbe est revenue depuis longtemps, dans toute sa splendeur. Et elle doit être entretenue. Eliot Antonietti le fait lui-même tous les jours, mais toutes les deux ou trois semaines, il s’offre une virée dans son Barber-Shop préféré à Olten, qu’un fan lui a recommandé. Pas question de trop couper aujourd’hui, souligne-t-il. «Ce sont les play-off.» Le barbier Shpejtim Kadrija, qui lui a récemment coupé les cheveux en un clin d’œil, ajuste les lignes et les contours de la barbe.
Sa fille ne l’a jamais vu sans barbe
Sa fille Serena, qui n’a encore jamais vu son papa rasé, l’observe volontiers. Huile, spray à barbe, séchage, massage de la tête, tout y passe. «J’en profite», sourit le défenseur, dont l’apparence sur la glace lui donne l’air d’un vrai guerrier. «De tout jeunes coéquipiers me craignaient», se marre-t-il.
Pourtant, Eliot Antonietti est un homme très gentil… «sauf avec les adversaires», précise-t-il. Dès vendredi, il reprendra le combat face aux Bâlois en demi-finale. À ce propos, est-ce qu’un adversaire est déjà venu se frotter à sa barbe lors d’un match? «Oui», répond-il en souriant. «L’un d’eux a essayé une fois, plutôt pour s’amuser. Je n’ai pas trouvé ça très drôle. J’ai donné un coup et il l’a lâchée.» Qui s’y frotte s’y pique. Et la seule façon de s’en débarrasser sera un titre de champion pour Olten.