Retour sur la glace à Lugano
Chris McSorley: «Comme un premier jour d'école»

L'entraîneur ontarien a retrouvé la glace avec le HC Lugano après deux saisons sans coacher un club. Chris McSorley a donné son premier entraînement au Tessin, son premier ailleurs qu'à Genève.
Publié: 02.08.2021 à 19:39 heures
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Dernière mise à jour: 03.08.2021 à 13:17 heures
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Chris McSorley a passé deux saisons sans entraîner.
Photo: freshfocus
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Grégory BeaudJournaliste Blick

C’était comme atmosphère de rentrée des glaces sur la patinoire de Lugano pour Chris McSorley. Celui qui a quasi construit Genève-Servette de ses propres mains se voit désormais à la tête d’un autre club: le HC Lugano. Alors au moment d’enfiler sa nouvelle casquette (au sens propre), il y a une certaine excitation qu’il peinait à cacher. Interview juste après la première session avec les «bianconeri».

Chris McSorley: biographie

Chris McSorley débarque en Suisse en 2001 en provenance de Grande-Bretagne. Coach des Londres Knights, il devient entraîneur et directeur général de Genève-Servette, club qui milite alors en LNB. Dès sa première saison, il permet aux Aigles de revenir dans l’élite. En 2005, il participe au rachat du club qui appartenait au groupe Anschutz. En 2008 et 2010, le GSHC atteint la finale à deux reprises. Les Grenat remportent ensuite deux Coupes Spengler sous sa direction (2014 et 2015). La fin de son règne sera plus tumultueuse avec une direction qui lui retire le banc lors de la saison 2017-2018 avant de le remettre en poste un an plus tard, à contrecœur. Sa dernière saison aux Vernets, en 2019-2020, se déroulera sur fond de querelle interne avec le directoire de l’époque. Après une année sans club, il revient aux affaires à Lugano pour cette saison 2021-2022.

Chris McSorley débarque en Suisse en 2001 en provenance de Grande-Bretagne. Coach des Londres Knights, il devient entraîneur et directeur général de Genève-Servette, club qui milite alors en LNB. Dès sa première saison, il permet aux Aigles de revenir dans l’élite. En 2005, il participe au rachat du club qui appartenait au groupe Anschutz. En 2008 et 2010, le GSHC atteint la finale à deux reprises. Les Grenat remportent ensuite deux Coupes Spengler sous sa direction (2014 et 2015). La fin de son règne sera plus tumultueuse avec une direction qui lui retire le banc lors de la saison 2017-2018 avant de le remettre en poste un an plus tard, à contrecœur. Sa dernière saison aux Vernets, en 2019-2020, se déroulera sur fond de querelle interne avec le directoire de l’époque. Après une année sans club, il revient aux affaires à Lugano pour cette saison 2021-2022.

Chris McSorley, on imagine que c’est un moment particulier pour vous de retrouver la glace?
Très clairement! Pour tout vous dire, ce matin c’était le même genre d’excitation qu’un premier jour d’école. J’étais terriblement content d’être à nouveau sur la glace et devant mon équipe. C’était un sentiment assez particulier.

A Genève, vous étiez presque plus grand que le club durant cette vingtaine d’années. A Lugano, vous n’êtes «que» coach. Cela change-t-il quelque chose?
Je suis très satisfait de n’être «que», comme vous dites, coach. Mais c’est une sacrée masse de travail malgré tout, ne vous y trompez pas. A Genève, j’étais entraîneur, directeur sportif et même propriétaire. C’était peut-être trop par moments. Ici, j’ai la chance de pouvoir compter sur Hnat Domenichelli qui est un excellent directeur sportif bénéficiant d’un vaste réseau. C’est précieux de compter sur son soutien.

Et comment vous sentez-vous dans ce nouvel environnement?
L’organisation est vraiment très professionnelle et tout le monde travaille dans un univers sain et honnête. Personne n’a de dossier caché ou d’ambitions personnelles qu’il veut faire passer au premier plan. C’est un club qui n’a pas gagné depuis de nombreuses années et se donne les moyens de revenir au sommet. Je suis content d’avoir un plan sur trois ans avec Lugano.

Vous fêterez vos 60 ans en mars prochain. Êtes-vous toujours à la page?
J’ai coaché durant plus de 25 ans et plusieurs centaines de matches. J’aurais envie de dire près de 2000 matches, mais je ne sais pas exactement combien. J’ai tendance à dire que si l’on n’est pas capable d’évoluer, on ne reste pas aussi longtemps dans ce business qui bouge en permanence. Mais ce n’est pas que dans le hockey que les choses se passent ainsi. Que ce soit dans le domaine de la banque, l’entrepreneuriat ou peu importe quelle autre activité, le risque de rester à quai et de voir le train partir est grand.

Qu’avez-vous fait pour ne pas voir le train partir?
Durant cette année sans emploi, j’en ai profité pour lire énormément sur le hockey sur glace. Le jeu évolue à une telle vitesse qu’il ne faut pas s’endormir. J’ai regardé énormément de matches pour analyser les meilleurs coachs au monde et comprendre ce qu’ils font de mieux que les autres. Et il y a tout l’aspect émotionnel et relationnel qui a beaucoup changé.

Dans quel sens?
Aujourd’hui, les joueurs ne veulent pas uniquement savoir «Comment» mais aussi – et peut-être surtout – «Pourquoi». Il faut être capable de transmettre cet aspect. Je sais que si je ne suis pas capable de faire passer mon message, on ne pourra pas avoir de succès.

Avez-vous l’impression que lors de votre fin de passage à Genève, c’est ce qui est arrivé?
Pas vraiment, non. Si l’on regarde les résultats, cette équipe du GSHC qui n’aurait jamais dû faire les play-off a poussé Berne à s’arracher pour nous éliminer en quart de finale. Ils peuvent être fiers de ce qu’ils ont réalisé dans ces circonstances. Et par la même occasion, je suis également fier du travail qui a été réalisé dans un environnement qui n’était pas franchement évident.

Mais vous n’aviez peut-être pas assez changé votre façon de faire durant ces deux décennies?
Comme je vous l’ai dit auparavant. Dans ce domaine, tu es obligé d’être en constante évolution. Lors de ma dernière année à Genève, je n’étais pas le même que deux ans auparavant et en 2018 je n’étais pas le même qu’en 2013. Tout le monde change, vous aussi, j’en suis sûr.

Vous connaissiez déjà Tim Traber et Romain Loeffel de vos années genevoises, cela aide-t-il?
Vous en oubliez un.

Vraiment?
Oui, Julian Walker qui a joué durant une saison à Genève. C’est important de voir quelques visages familiers dans le vestiaire. J’ai beaucoup de respect pour ces trois joueurs et je suis content de les revoir.

Que vaut cette équipe de Lugano?
J’ai l’impression que nous avons une équipe moderne avec des joueurs athlétiques et rapides. Nous pouvons compter sur un bon mix de jeunes joueurs et d’étrangers performants. Je suis impatient de travailler avec eux et de commencer les premiers matches amicaux.

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