Il est facile de critiquer maintenant le SCB pour le transfert de Chris DiDomenico. Car le résultat est sans équivoque: le contrat avec le Canadien au caractère bien trempé a été résilié prématurément à la fin de la saison. Et les Bernois sont, comme l'année précédente, un club qui va de crise en crise et qui doit trembler jusqu'à la fin pour se qualifier pour les pré-playoffs.
Du côté de la capitale, on a fait appel à ses services pour rallumer la flamme et pour offrir du divertissement aux fans. Et c'est peu dire que le Canadien a offert du spectacle. Mais cette saison, il y en a peut-être eu un peu trop. Cela fait partie du «package DiDo», mais ces distractions doivent être maintenues à un niveau supportable. Le joueur de 34 ans a été sanctionné à deux reprises pour des simulations, a écopé d'une suspension pour avoir fait tomber un arbitre, s'en est pris à Yannick Rathgeb de Bienne dans les vestiaires, a été un électron libre sur la glace. Il a donné une mauvaise image à l'entraîneur Toni Söderholm en prolongeant arbitrairement ses shifts et en utiilisant les phases de repli défensif pour récupérer.
Cela a été mal perçu par au moins une partie de ses coéquipiers. Les problèmes ont été évoqués à plusieurs reprises. Il n'y a pas eu d'amélioration durable ni de conséquences. On n'était manifestement pas prêt à renoncer aux buts et aux passes de Chris DiDomenico. En outre, mettre le meilleur buteur sur le banc pour des raisons disciplinaires n'était pas envisageable, car cela aurait provoqué la colère des fans.
Dubé avait DiDomenico sous contrôle
«DiDo» est devenu un problème chronique et l'attaquant parfois génial ne se sentait plus le bienvenu dans le climat négatif de Berne. Ainsi, selon le directeur sportif Andrew Ebbett, il a lui-même proposé la résiliation anticipée de son contrat.
Les Bernois n'étaient pas naïfs. Ils savaient que «DiDo» venait avec son caractère bien trempé. Ils savaient que l'Italo-Canadien n'était pas un joueur facile. Ils ont sciemment pris un risque, car ils pensaient pouvoir gérer DiDomenico. Mais c'est précisément sur ce point que le SCB a échoué. Cela peut aussi s'expliquer par le fait qu'après Johan Lundskog, on a de nouveau misé avec Söderholm sur un entraîneur décent et humain. Un coach qui attend un certain degré de responsabilité personnelle et qui n'aime pas du tout les comportements autoritaires.
Christian Dubé a montré à Fribourg qu'il était possible de maîtriser «DiDo» sur une longue période. Dans sa double fonction de directeur sportif et d'entraîneur, le Québécois dispose toutefois d'un tout autre pouvoir que les entraîneurs de Berne, dont chaque défaite peut mettre le poste en danger. Après le match de samedi, le technicien de la BCF Arena n'a pas exclu un retour de DiDo, même s'il doit à l'attaquant bien des cheveux blancs.