En début de semaine, l’annonce a eu de quoi surprendre. Raphael Diaz ne portera plus le maillot de l’équipe nationale. Ce n’était pas sa décision. Le défenseur de Fribourg Gottéron avait disputé son premier championnat du monde en 2008, au Canada. Depuis, il a été de quasi toutes les batailles lors de quatre Jeux olympiques et de huit championnats du monde. «Ce n’était pas une conversation facile à avoir avec lui, précise Patrick Fischer, sélectionneur national. C’était même la décision la plus difficile de ma carrière.»
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Et lorsqu’il le dit, «Fischi» ne le dit pas à la légère: «Nous avons une relation qui remonte à de nombreuses années, précise-t-il. Lorsqu’il a fait ses premiers pas chez les adultes avec Zoug, j’étais son coéquipier. Nous nous connaissons vraiment bien. Mais ce choix ne change rien à nos rapports humains.» Le défenseur déchu (et déçu) a forcément du mal à avaler cette nouvelle. «Et je le comprends, remarque Patrick Fischer. J’ai essayé de le lui dire le plus tard possible et de ne pas l’embêter durant les play-off de Fribourg Gottéron. Mais l’appeler n’a pas été un moment sympa.»
La métaphore printanière
Pour expliquer le choix de se séparer de Simon Moser et Raphael Diaz, Lars Weibel – directeur des équipes nationales – a utilisé une métaphore très printanière. C’est de saison. «Pour que le jardin soit toujours beau, il faut constamment couper des fleurs pour permettre à d’autres de pousser, a-t-il imagé. Tu ne peux pas tout raser d’un coup et attendre que cela repousse.» Ainsi le directoire a coupé deux «fleurs» après les Jeux olympiques de Pékin en février dernier.
«Notre but est de construire une équipe pour 2026 en suivant un processus, détaille Patrick Fischer. Nous serons plus jeunes à Helsinki en mai prochain. Peut-être un peu moins expérimentés aussi. Mais nous devons passer par-là pour que les nouveaux joueurs puissent se développer. Prenez l’exemple des défenseurs droitiers. Avec 'Unti' (ndlr: Ramon Untersander) qui est blessé et sans Raphael Diaz, cela donnera l’opportunité à d’autres de se développer.» Dominik Egli, Andrea Glauser ou Roger Karrer sont les principaux bénéficiaires de ce rajeunissement des cadres.
Ce rajeunissement, ce n’est pas uniquement une volonté de Patrick Fischer. Mais également de Lars Weibel. «Oui, mon chef m’a dit que je devais le faire, a précisé le coach. Nous avons eu de nombreuses discussions depuis la déception des derniers JO à Pékin. C’est l’une des conclusions à laquelle nous sommes arrivés. Il faut lancer un nouveau cycle en nous appuyant sur l’expérience de ceux qui nous ont amené dans le Top 6 mondial.»