Les Suisses ont connu des débuts lents en NHL en ce qui concerne les buts. En particulier Pius Suter. L'attaquant n'a pas marqué lors de ses neuf premiers matches avec son nouveau club, les Vancouver Canucks.
L'impatience avait même gagné certains observateurs. Ainsi, l'un d'eux, sous le nom fictif de «Chester Ming», écrivait sur Twitter (désormais X) pendant la victoire en fleuve contre les San Jose Sharks (10-1): «Pius Suter aura 0 point après 82 matches s'il ne marque pas aujourd'hui». Comme si le Zurichois l'avait lu, l'ailier a instantanément répondu à son détracteur. Pas sur la plateforme de médias sociaux, mais sur la glace. Environ 30 secondes plus tard, Suter portait le score à 8-0.
L'international suisse prend doucement ses marques dans sa nouvelle équipe et a ensuite fait trembler les filets lors de trois des quatre matches suivants. Comme il l'a déjà fait avec les Chicago Blackhawks et les Detroit Red Wings, l'attaquant fait valoir sa polyvalence. Non seulement il a le nez pour les situations devant le but adverse, mais il est aussi extrêmement fiable défensivement. «Je ne veux pas dire que beaucoup de joueurs quittent la zone défensive. Mais lui, il est un de ceux qui y restent. S'il ne le faisait pas, il y aurait souvent un but encaissé, explique l'entraîneur des Canucks Rick Tocchet (59 ans). Tout le monde le voit, les jeunes comme les joueurs plus âgés».
L'ancien attaquant et vainqueur de la Coupe Stanley en 1992 avec les Pittsburgh Penguins s'extasie lorsqu'il parle de Suter. «Son intelligence de jeu de hockey est l'une des raisons pour lesquelles nous l'avons engagé. Je pense qu'on n'a jamais assez de joueurs de ce genre. Depuis qu'il est ici, il progresse chaque jour.»
Une aubaine pour 1,6 million par an
Les performances de Suter n'échappent pas non plus aux fans. Sur X, en référence à la série télévisée «The Young Pope», qui tourne autour du pape américain fictif Pie XIII (joué par Jude Law), il est pastiché par un photomontage en tant que «The Young Pope Pius».
Le contrat de deux ans, qui rapporte à Suter 1,6 million de dollars par an, est considéré comme une aubaine. Le Zurichois avait auparavant gagné le double à Détroit.
Comme avant à Détroit et Chicago, Suter, qui a été champion avec les ZSC Lions en 2018, ne pouvait pas forcément s'attendre à gagner la Coupe Stanley aussi rapidement à Vancouver. Les Canucks ont manqué les play-off ces trois dernières années. Mais il a déclaré malicieusement à Blick avant son départ: «On ne sait jamais...». Aujourd'hui, Vancouver surprend. Avec 11 victoires en 15 matches, l'équipe emmenée par l'actuel meilleur buteur de la ligue Elias Petersson et le défenseur offensif Quinn Hughes est actuellement quatrième au classement de la NHL. Le «Jeune Pape Pius» va-t-il continuer de faire de miracles?